Du 1er au 3 juin 2023, un séminaire intitulé « Les problèmes de l’emploi des jeunes et la vie sociale des jeunes travailleurs – impact et conséquences de la pandémie de coronavirus » s’est tenu à Zagreb en Croatie. Le séminaire était organisé par HKD Napredak (Hrvatsko kulturno društvo Napredak), avec le soutien d’EZA et financé par l’Union européenne.
Des représentants d’organisations de travailleurs originaires de dix pays européens différents, y compris le pays hôte, ont participé au séminaire.
Bien que le thème du séminaire fût lié aux problèmes et aux conséquences de la pandémie de coronavirus, le séminaire de cette année s'est tenu après l'annonce de la fin officielle de la pandémie de coronavirus. Outre le fait que c’était la bonne base de l’analyse détaillée de ce que cette crise a provoqué, cela a permis au séminaire de se dérouler comme avant la pandémie, ce qui a en tout cas contribué à une meilleure communication et à un meilleur échange d'expériences.
Au début du séminaire, les participants ont été accueillis par le docteur Nikola Čiča, président de Napredak, qui a exprimé sa satisfaction particulière que Napredak, en tant que membre d'EZA, soit l'organisateur de ce séminaire international pour la dixième fois. C'est l'année où la Croatie marque les dix ans d’entrée dans l'Union européenne, c'était donc l'occasion de présenter les expériences du nouveau membre de l'UE, ses avantages et ses inconvénients, qui se reflètent dans la position des travailleurs dans notre société, tout en mettant un accent particulier sur les jeunes.
La pandémie de coronavirus a eu un impact sérieux sur tous les segments de la société, et les groupes les plus vulnérables de la société ont été particulièrement touchés, ce qui a eu un impact négatif sur l'activité économique globale et le marché du travail et a entraîné une augmentation du nombre de chômeurs. Les mesures de lutte contre la pandémie ont entraîné une réduction significative de l'activité économique, en particulier dans les secteurs où le travail était partiellement ou totalement interdit. La pandémie a provoqué des incertitudes concernant l'activité économique, le statut des travailleurs et des personnes à la recherche active d'un emploi.
L'impact de la pandémie de coronavirus a particulièrement touché le système pédagogique qui, en très peu de temps, a dû se transformer en un nouveau mode de travail, ce qui a causé de grands problèmes et traumatismes au personnel enseignant, en particulier à la génération plus âgée, qui n'était pas formée pour exercer de telles activités, et qui ne disposait pas non plus de l'infrastructure pour dispenser de tels cours, le tout n’étant pas adapté aux besoins. Le nombre insuffisant d'ordinateurs pour les classes, et surtout le nombre insuffisant d'ordinateurs pour les élèves et les étudiants, a entraîné une baisse du niveau de connaissances, dont les conséquences se feront sentir pendant des années, tant dans l'enseignement (ceux qui poursuivent leurs études) que dans l'emploi et dans le secteur économique où ces connaissances doivent être appliquées. Cette situation entraîne automatiquement des conséquences sur l'état mental et émotionnel des jeunes dans l'économie et l'éducation.
Certains conférenciers ont également abordé de nouveaux phénomènes de société auxquels le monde est confronté, notamment en ce qui concerne les jeunes travailleurs et leur position sociale dans les processus de travail.
Alors que les conséquences de la pandémie sont encore analysées et réparées par des mesures de redressement, de nouveaux problèmes causés par la guerre en Ukraine apparaissent également. Le représentant ukrainien a parlé des problèmes de l'Ukraine, qui s'inquiète de l'exode massif de population causé par la guerre ainsi que des conséquences de la guerre, mais le fait que l'Ukraine ait reçu le statut de candidat à l'entrée dans l'UE lui donne de l'espoir. Il pense qu'avec l'aide de l'Union européenne, l'Ukraine pourra plus facilement réparer les conséquences des destructions causées par la guerre. La bonne nouvelle est que la Moldavie et la Bosnie-Herzégovine ont également reçu le statut de candidat, ce qui augmente certainement les chances de stabilisation politique de la partie sud-est de l'Europe et, par conséquent, les chances d'une plus grande croissance économique dans cette partie de l'Europe.
Le deuxième jour du séminaire, il a été davantage question de « l’intelligence artificielle » et de ses conséquences sur le marché du travail. La nouvelle révolution technologique se développe beaucoup plus rapidement que la capacité des gens à accepter tout ce qu'elle apporte. Ainsi, des protocoles non définis sont imposés dans la recherche et l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le monde.
Dans l'histoire de l'humanité, il y a toujours eu une résistance aux changements des paradigmes sociaux – par exemple, le mouvement des « luddites » qui ont détruit les machines au début de la révolution industrielle – mais au fil du temps, la société s'est adaptée et a accepté les nouveaux résultats positifs des changements, et le conférencier et les participants au séminaire sont d’avis que cela finira par se produire également cette fois-ci.
Le professeur Predrag Pale a expliqué le principe de fonctionnement de « l'intelligence artificielle ». Il a énuméré un certain nombre de professions actuelles (traducteurs, chauffeurs, chirurgiens, etc.) qui seront bientôt remplacées en grand nombre par « l’intelligence artificielle ». Il a également annoncé l'émergence de nouvelles professions dont les ordinateurs et les robots ne pourront toujours pas remplacer le travail. Une nouvelle révolution technologique est inévitable, tout comme l'étaient les précédentes, mais il faut aborder les choses différemment et orienter son travail vers un contenu créatif. Pour le développement de la société, il est parfois important de déterminer stratégiquement où l’on doit être le premier, et où l’on doit être le deuxième ou le troisième, parce que les premières places offrent la suprématie, mais recèlent aussi le risque de subir les conséquences du mauvais choix effectué. Selon le professeur Pale, la science et l'art sont les plus difficiles à remplacer, et il voit l'avenir des nouvelles professions dans cette direction. « Le fait est que la technologie progresse beaucoup plus vite que les relations interpersonnelles et qu'il faudra travailler plus intensément dans cette direction afin de réduire les conséquences négatives qui pourront en découler », a déclaré M. Pale à la fin de sa présentation.
La conclusion du séminaire est que les différents niveaux de développement des membres individuels de l'Union européenne, en particulier des États membres qui sont candidats à l'adhésion à l'UE, nécessitent une approche spéciale et différente afin de résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés dans le monde du travail. Les expériences des pays développés qui ont été présentées lors du séminaire contribueront certainement à la recherche de solutions aux problèmes des pays moins développés.