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Défis et chances des scénarios du travail dans l'Union européenne au 21ème siècle

En coopération avec EZA et financé par l’Union européenne, un séminaire international portant sur les « Défis et chances des scénarios du travail dans l'Union européenne au 21ème siècle» s’est tenu à Valence, en Espagne, les 23 et 24 septembre 2022, organisé par le CEAT (Centre espagnol pour les travailleurs).

SÉANCE D’OUVRTURE DU SÉMINAIRE

La séance d’ouverture a commencé à 12h30 par l’intervention du président du CEAT, M. DAVID CERVERA, qui a accueilli les participants, soulignant l’opportunité qu’avait ce séminaire d’analyser, de débattre et de faire des propositions concernant la transformation  des emplois, du travail et de l’économie numérique.

M. PIERGORGIO SCIAQUA, coprésident d’EZA, a également mis en évidence l’importance du dialogue social entre tous les agents européens et la collaboration nécessaire entre les pays membres afin de continuer à construire l’Europe et notre Europe de l’avenir, où la  technologie est une valeur ajoutée visant à maintenir et à améliorer la qualité de vie et l’état de bien-être.

Finalement, la sénatrice pour Castellón, Mme SALOMÉ PRADAS, a participé à la séance d’ouverture, excusant l’absence du président de la Diputation d’Alicante, mettant en évidence dans son discours la diversité des emplois existants et leur adaptation au nouvel espace numérique. Il n’est pas possible d’inclure la numérisation à 100 % dans tous les emplois, soulignant la nécessité de s’occuper de professions telles que le métier de carreleur dans la région de Valence et de protéger les travailleurs et les salariés dans le secteur. Elle a également mis en évidence l’importance de la  participation active en Europe et qu’il fallait proposer des alternatives visant à promouvoir l’emploi essentiellement chez les jeunes.

PRÉSENTATION DU CADRE

Dans le document-cadre « LA NUMÉRISATION DE L’ÉCONOMIE : L’ÉQUILIBRE ENTRE LE MONDE URBAIN ET LE MONDE RURAL », L’adjoint aux tribunaux de Valence, M. MIGUEL BARRACHINA, a abordé l’environnement et la nécessité  de prendre des mesures pour réactiver l’exode des villes vers les localités rurales. Ce retour à l’environnement rural a été privilégié en raison de la pandémie de Covid-19, l’environnement rural ré-émergeant comme lieu de résidence principale et secondaire.  Il a souligné que cela avait été rendu possible grâce au télétravail, et que ce rééquilibrage était quelque chose dont on devait profiter et qu’il fallait suivre les lignes garantissant partout le travail de qualité et la connectivité. Il a également mis en évidence que cette repopulation de l’environnement rural facilitait la possibilité de maintenir et de respecter l’environnement, d’éviter les incendies et que les animaux pouvaient évoluer dans un environnement approprié. Pour cela, l’incorporation de la technologie, de capteurs et de drones, entre autres, peut faciliter la prise de mesure et le contrôle de ces espaces.

M. Miguel Barrachina a également souligné que de même que les grandes entreprises acquièrent des droits d’émission de CO2 et les paient, les agriculteurs devraient imputer le bénéfice qu’ils réalisent en prenant soin des champs et en entretenant et conservant les arbres qui limitent la contamination, par exemple dans les orangeraies. L’une des idées les plus applaudies a été qu’il serait beaucoup plus facile pour les agriculteurs d’exécuter leur travail sans tant de bureaucratie et qu’ils seraient autorisées à le faire puisqu’ils connaissent l’environnement. L’approche consiste à valoriser la chasse, l’élagage, l’entretien préventif de la forêt à travers un plan sérieux basé sur la connaissance de l’environnement, en utilisant la surveillance à l’aide de drones, de caméras et de technologies, étant capables d’anticiper les différents problèmes susceptibles d’être soulevés. Dans les mots de Barrachina, « lorsque la terre est abandonnée et n’est plus entretenue, l’incendie durera dix ans ».

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AUTRES PRÉSENTATIONS À METTRE EN ÉVIDENCE

 

D. JOSÉ SECO, président de l’éducation de la CSIF de la Communauté de Valence,

« L’apprentissage tout au long de la vie : la transformation de la génération du talent technologique et entrepreneurial ». Il a souligné que l’éducation était un élément essentiel de la vie, le sentiment que les enseignants, les parents et les étudiants ont des changements législatifs est un sentiment de chaos. On manque d’orientation appropriée pour les étudiants, de manière à ce qu’ils sachent comment parvenir à la fin et que les familles sachent qu’il y a toujours de multiples façons d’y parvenir. Le système doit prévoir les opportunités nécessaires, de manière à ce que chacun et chacune puissent avoir accès à un emploi dès que leur formation et leur spécialisation sont terminées, grâce à une formation réglementée, non réglementée, semi-présentielle, en face à face ou à toute autre modalité.

M. JOSÉ LUIS SANTILLANA, directeur des Bureaux d’étude de l’USO union, « l’intelligence artificielle : les façons de stimuler la compétitivité et l’emploi dans l’UE », a souligné que l’intelligence artificielle (IA) était l’un des éléments cruciaux qui génèrent une grande transformation dans les emplois, mais qui s’applique directement au maintien et à l’amélioration de l’état de bien-être actuel. Dans son discours, il a expliqué l’importance de l’application de ces technologies dans la vie de tous les jours, mettant en relief les risques de l’absence de vie privée que le télétravail pouvait entraîner et la lacune de sécurité inhérent à celui-ci, ainsi que l’importance de l’autogestion individuelle du salarié, du fait de ne pas être connecté en permanence et de courir le risque de ne pas être déconnecté.

D. VICENTE MARCHANTE, président de l’USIE, le Syndicat des inspecteurs de l’éducation dans la Communauté de Valence, a expliqué les changements législatifs mis en œuvre au niveau national et dans la Communauté de Valence elle-même et la nécessité de transmettre ces études sur la formation professionnelle avec les STIM, étant donné le grand nombre de professions émergentes et celles qui seront créées dans les années à venir pour lesquelles il n’y a pas encore de profils professionnels définis.

TABLE RONDE INTERNATIONALE

Professeur d’économie, M. JAVIER MORILLAS, a motivé la table autour de laquelle différentes organisations ont présenté la vision de l’avenir du travail dans leurs pays respectifs, la Pologne, le Portugal et l’Italie et également, le représentant de l’USO union a montré les actions et le travail qu’ils étaient en train d’effectuer.

M. PEDRO ESTEVAO, chercheur à l’Institut universitaire de Lisbonne (C.F.T.L.-BASE-F.U.T.) – Portugal, a focalisé son discours sur quatre idées, sur les défis et les opportunités de la numérisation, soulignant la perte d’emplois, les situations de crise économique, causées par les effets du changement climatique. Le covid-19 ou la guerre en Ukraine, la transition verte et le rôle des syndicats.

Mme MAGDALENA BABIRACKA et Mme EWA MIROCHA d’Europejski Dom Spotkań - Fundacja Nowy Staw – Pologne, ont souligné  dans leur discours que les compétences numériques jouaient un rôle très important dans le développement de la société et de l’économie. La transformation numérique dans les entreprises ou dans le secteur public permet d’accroitre la productivité du travail, de rationaliser les processus et de transformer la culture organisationnelle, et c’est la raison pour laquelle elle a un impact colossal sur la compétitivité de l’économie et sur l’utilité des institutions publiques. Cependant, cela ne peut pas avoir lieu sans l’amélioration radicale des compétences numériques des chefs d’entreprise, des managers et des salariés. Les compétences numériques sont déjà souvent un composant clé pour de nombreuses entreprises lors du processus d’embauche. Ces compétences sont déjà exigées au stade du recrutement. En conclusion, on a signalé avoir constaté un besoin continu concernant le développement des compétences numériques et de la formation aux compétences numériques.

M. JOSÉ MANUEL PESSANHA, président de la Federação dos Trabalhadores Democrata-Cristãos (FTDC) – Portugal, a parlé de la génération du millénaire, une génération qui a émergé au milieu des années 90 et de la génération Z. En 2020, la génération du millénaire représente 50 % des travailleurs dans le monde du travail en Europe, et atteindront 70 % en 2030, et si les entreprises veulent gagner et retenir les talents, elles devront proposer une flexibilité des horaires et l’autonomie au travail.

Mme SHEILA ROSAURO, représentante d’USO pour les jeunes des Îles Baléares a transmis deux messages : les jeunes d’aujourd’hui ont peu d’opportunités d’embauche dans le monde du travail d’aujourd’hui étant donné leur manque d’expérience. Et les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas des syndicalistes, par conséquent, ils peuvent difficilement représenter et défendre les travailleurs.

CLÔTURE

La cérémonie de clôture a été présentée par M. DAVID CERVERA OLIVARES, président du CEAT, remerciant les participants pour leur participation active et les intervenants pour leurs interventions grâce à leur niveau académique élevé ainsi que pour leurs contributions. Dr. JAVIER MORILLAS a souligné que ce séminaire était une excellente opportunité pour débattre et réfléchir sur l’impact de la technologie comme un élément de changement, pour l’incorporation de l’intelligence artificielle à maintenir et pour l’amélioration de la société de bien-être et pour les risques que l’on assume également concernant l’absence de vie privée et la sécurité dans les environnements numériques. Il s’est également focalisé sur la nécessité d’adapter la formation professionnelle aux besoins réels du marché et d’associer directement STIM à ces études étant donné le nombre élevé d’emplois qui existent et qui seront créées dans ces matières.