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L'avenir de l'emploi dans les nouveaux scénarios de travail : l'intégration numérique dans les environnements de travail collaboratifs et favorables à l'innovation

Les 25, 26 et 27 septembre 2020, un séminaire portant sur le thème « L'avenir de l'emploi dans les nouveaux scénarios de travail : l'intégration numérique dans les environnements de travail collaboratifs et favorables à l'innovation », organisé par CEAT (Le Centre espagnol pour les travailleurs), s’est déroulé à Séville, avec l’aide financière d’EZA et de l’Union européenne. Soixante représentants d’organisations de travailleurs ont participé à ce séminaire, parmi eux quatorze par visioconférence.

SÉANCE D’OUVERTURE DU SÉMINAIRE

Lors de la séance d’ouverture, les personnes suivantes ont pris la parole : le président honoraire du C.E.A.T., JESÚS CASADO GONZALO, qui a salué et souhaité la bienvenue aux participants connectés en visioconférence, M. JUAN IGNACIO ZOIDO, MPE et le co-président d’EZA, M. PIERGIORGIO SCIACQUA, qui avaient des difficultés à voyager en avion en raison de la pandémie de Covid-19, M. JUAN BRAVO BAENA, ministre des finances et des finances européennes de la Junta de Andalucía, qui a offert une vision des nouvelles technologies de la numérisation dans l’application à l’économie numérique : dans tous les secteurs productifs, dans le système de travail et concernant les nouveaux emplois. Il a exprimé sa conception de la manière de réussir l’intégration de l’intelligence numérique dans la Junta de Andalucía.

PREMIÈRE PRÉSENTATION : « L’Europe sociale. Qu’offre le socle européen des droits sociaux aux salariés pour l’économie et le numérique face aux insécurités des nouvelles technologies ?

M. JAIME DE OLANO VELA, représentant et membre de la commission budgétaire du congrès, a présenté les récentes réglementations européennes concernant l’Europe sociale et leur application à l’économie sociale. Il a exposé les objectifs et les priorités du socle européen des droits sociaux pour les salariés face à l’insécurité des nouveaux scénarios de l’économie et du numérique ainsi qu’à la mutation permanente de l’évolution technologique dans les entreprises, et proposé aux institutions européennes ainsi qu’aux entreprises d’augmenter leur engagement et de reprendre davantage conscience de la défense et de la qualité du travail.

DEUXIÈME PRÉSENTATION : Type de travail et organisation du travail des nouveaux emplois en Europe : les vastes compétences techniques transversales et la capacité d’adaptation aux changements »

Dr. PARICIA NIETO ROJAS, « professeure de droit du travail à l’Université Carlos III de Madrid, a parlé de la quatrième révolution industrielle et de l’avenir incertain de l’emploi. Elle a révélé la valeur des données à l’ère du « BIG DATA » et les nouvelles réalités du travail ; dans l’ère des pigistes, sur la plate-forme et dans l’économie des petits boulots. Elle a également examiné les effets de la pandémie du SRAS-92 et y a constaté une menace pour la santé publique ainsi que des perturbations économiques et sociales. Elle s’est penchée sur « les ERTE (suspension du contrat de travail à cause de nouveaux foyers de contagion de Covid-19), le télétravail et les compétences dont les travailleurs avaient besoin au XXIème siècle ».

TABLE RONDE : Comment est et comment sera la façon de travailler ? Les risques et les chances des nouvelles formes de travail pour les jeunes.

Cette table ronde était consacrée aux jeunes afin d’exprimer la façon dont ils perçoivent la situation de changement technologique permanent, son impact et ce qu’ils attendent de leur travail futur à la fin de leurs études.

Le premier exposé a été présenté par le PRÉSIDENT DE LA JEUNESSE DE C.E.A.T., M. CÉSAR RODRÍGUEZ QUINTANA. Il dispose d’une expérience professionnelle en tant qu’ingénieur pour un transporteur aérien. La situation des jeunes de la génération actuelle est anxiogène et ils ne se sentent pas motivés en raison des nombreuses difficultés qu’ils rencontrent avant d’avoir obtenu leur première promesse d’embauche. Face à cette peur et à cette évolution technologique, ils sont obligés de réinventer leur carrière universitaire en acquérant d’autres qualifications professionnelles mieux adaptées à la nouvelle ère, et qui n’ont souvent rien à voir avec leurs qualifications académiques.

Dr. EDUARDO PÉREZ, diplômé en droit, a suivi la déclaration du président de la jeunesse sur la situation de peur et de démotivation. L’avenir professionnel des jeunes présuppose que le système pédagogique les forme et les encourage à se préparer à l’entreprise et/ou qu’ils aient le courage de fonder leur propre entreprise, puisque 80 % des emplois sont créés par les chefs d’entreprise et les PME.

Dr. ESPERANZA VERGARA, en tant qu’étudiante en biologie, elle a fait référence aux carrières scientifiques uniquement accessibles à travers les procédures de sélection, auxquelles elle devra se soumettre à la fin de ses études et avant d’avoir obtenu sa première promesse d’embauche. Ces procédures de sélection poussent les jeunes à manquer de motivation, car ils sont obligés d’accepter des emplois précaires qui ne correspondent en rien à la préparation suivie.

Dr. SILVIA MORILLA, étudiante en droit, pour ce qui est de sa carrière future, elle ne sait vraiment pas jusqu’où mèneront ses préparations au monde du travail si elle s’oppose à l’administration, à l’apprentissage ou aux grands cabinets d’avocats. À l’heure actuelle, les études universitaires lui procurent certes des connaissances, mais sans propositions pratiques ou variées qui lui seraient utiles dans son futur emploi.

TABLE RONDE : « Les nouveaux piliers de l’UE pour la participation des salariés en vue de la défense des droits du travail et de l’économie concurrentielle »

Dr. JOAO PAULO BRANCO, coordinateur national de BASE FUT (Portugal) a parlé des bonnes pratiques que les délégués de l’Union devaient appliquer pour garantir les droits des travailleurs. En ce qui concerne les nouveaux piliers de l’Union européenne, il a déclaré que leurs règles offraient aux travailleurs la possibilité de participer à l’entreprise et de défendre leurs droits du travail. En ce qui concerne les mesures syndicales, les syndicats doivent être associés non seulement aux questions salariales, mais aussi à celles qui ont un impact sur la santé sur le lieu de travail, sur l’hygiène du travail et sur la simplification de la législation du travail.

Dr. SILVIU TRAIAN ISPAS, président de l’Institutul de Formare Economica si Sociala, ISFES (Roumanie) a parlé des conséquences sociales et de l’impact sur le droit du travail en Roumanie, causés par la crise sanitaire du COVID-19. À la mi-septembre, le pays comptait 170 000 malades et 5700 décès. Le système de santé publique a résisté à l’épidémie de COVID-19. Toutefois, les restrictions aux déplacements et les mesures d’isolement social prises pour atteindre ce résultat ont eu un impact considérable sur la vie économique et sociale du pays. Le Président roumain a proclamé l’état d’urgence. Plusieurs restrictions à l’exercice des droits fondamentaux et des libertés économiques ont été imposées, ce qui a entraîné la fermeture de nombreuses entreprises et provoqué une crise économique vertigineuse. Comme aspects pertinents, il a souligné la situation et les avantages sociaux des 1 500 000 travailleurs roumains qui travaillaient dans des entreprises de l’UE, en dehors de la Roumanie, et la situation particulièrement vulnérable des travailleurs saisonniers roumains qui, face à la pénurie de main-d’œuvre agricole et sous la pression des États membres de l’UE, ont continué à voyager vers leurs destinations sur des vols charters autorisés par les autorités roumaines.

Dr. BENITO CADENAS NOREÑA, professeur à l’Université Rey Juan Carlos a considéré que la pandémie était le pire moment pour les travailleurs qui voulaient participer et défendre leurs droits du travail. Il a également parlé des droits sociaux des salariés, de la précarité au travail et des contrats atypiques qui concernent tous les groupes et toutes les catégories de travailleurs. Finalement, il a fait référence aux travailleurs et aux fonctionnaires de l’administration espagnole qui se trouvent dans une situation confuse, car toutes les institutions se sont effondrées et parce qu’il n’existe pas de directives administratives fiables.

Dr. EVA BABIANO AMEBILIA, secrétaire organisationnelle de l’USO d’Andalousie a remercié Ceat pour sa participation à ce séminaire, puis elle a parlé des nouveaux modes de travail, du numérique et de la compatibilité entre vie familiale et professionnelle. Elle a également parlé de la flexibilité des entreprises qui affecte la productivité et la modification des relations de travail dans les nouveaux emplois en raison des interruptions et du travail virtuel. Les droits de séparation d’un collaborateur doivent donc être réglementés. Enfin, elle a évoqué l’échec du dialogue social en Espagne, les deux syndicats majoritaires empêchant l’existence d’une démocratie syndicale.

Dr. MANUEL CANTARERO, un chef d’entreprise est quelqu’un qui a l’intention d’approvisionner en énergie un territoire qui connaît des difficultés de développement, aussi bien à des fins résidentielles que commerciales ou industrielles. Le chef d’entreprise est un travailleur qui agit à la fois en tant qu’entreprise et en tant que client interne, et qui enregistre et déclare des bénéfices. Pour être chef d’entreprise, il faut être doté de sensibilité pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Son activité se déroule dans l’une des zones les plus inhabitées, la Serranía de Cuenca.

PRÉSENTATION : « L’Europe sociale : le socle européen des droits sociaux »

Dr. CARLOS URIARTE SÁNCHEZ, professeur de droit à l’université Rey Juan Carlos et secrétaire général de Paneurope. Il a commencé sa présentation par un exposé sur l’Europe sociale et rappelé la chronologie dans laquelle l’UE avait adopté certaines des règles qui affectent l’emploi, la sécurité et les droits sociaux. En ce qui concerne le socle européen des droits sociaux, il a déclaré que l’UE devrait étendre ces droits qui ont une incidence sur l’égalité des chances et qui incluent l’accès au marché du travail, la création de conditions économiques équitables en fonction du/des diplômes acquis ou de la formation suivie, la protection professionnelle et l’inclusion sociale.

PRÉSENTATION : « L’économie collaborative et les travailleurs dans l’économie de plate-forme »

M. PÉREZ BORREGO, qui a été actif dans le monde syndical, a tenu un exposé sur les droits des travailleurs dans le droit du travail espagnol. Il a parlé des changements et de l’opposition des travailleurs et des syndicats à ces changements. Par la suite, les prescriptions juridiques ont été appliquées aux différents groupes de travailleurs de la plate-forme et de même, les différentes décisions de justice en faveur des travailleurs de la plate-forme ont été appliquées. Il a parlé de la réforme du travail et du statut des travailleurs. Il a terminé son exposé en constatant que l’économie collaborative était aussi vieille que l’humanité, car elle reposait en réalité sur le troc ou les échanges de biens et de services.

M. PÉREZ SÁNCHEZ a tenu son exposé sur l’aspect économique de l’économie collaborative, sa réglementation et son engagement en faveur de la défense et de la qualité des emplois. L’échange a toujours existé pour satisfaire nos besoins. L’économie collaborative représente déjà 1 % du PIB. Les plates-formes numériques sont basées sur le partage, l’échange ou la fourniture de biens ou de services non utilisés. Il s’agit d’une forme d’échange social entre les personnes qui entrent en contact et ne représentant pas de profit économique, mais manifestant une forme d’altruisme. Il a ensuite fait référence aux différents types de plateformes qui représentent des innovations disruptives et qui modifient les modèles économiques traditionnels. Les deux présentations ont été complétées et ont donné un aperçu des nouveaux scénarios de l’économie collaborative et des plateformes. Après la présentation, nous sommes allés déjeuner à 14 heures

PRÉSENTATION : «  LE RÔLE DES AGENTS SOCIAUX POUR L’AVENIR DE L’EMPLOI DANS UN NOUVEAU MODÈLE SOCIOÉCONOMIQUE EUROPÉEN »

Dr ISMAEL SANZ LABRADOR, professeur à l’université Juan Carlos. Il a parlé de la situation académique des jeunes Espagnols âgés de 16 à 26 ans et de la relation entre la formation et l’emploi face à l’utilisation massive du numérique dans les métiers émergents. Sans formation en nouvelles technologies et langues, il sera difficile pour les jeunes d’accéder à des emplois de qualité. Il a analysé l’impact du coronavirus sur l’éducation et le marché du travail, car cette crise du Covid-19 concerne principalement l’avenir des jeunes, ce qui signifie davantage de chômage et de plus bas salaires. Il est donc nécessaire de parvenir à une transition équilibrée entre la formation et le travail par le biais de l’enseignement et de la formation. Les agents sociaux doivent accompagner les changements permanents dans l’emploi et le nouveau modèle socio-économique.