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La santé mentale dans le monde numérique du travail

Entre le 3 et le 4 février 2020, un séminaire a eu lieu à Séville, en Espagne, ayant pour thème « La santé mentale dans le monde numérique du travail », organisé par CEAT (Centre espagnol pour les travailleurs), en collaboration avec EZA et financé par l’Union européenne.

SÉANCE D’OUVERTURE DU SÉMINAIRE

La séance d’ouverture a commencé à 12 h 30 par le discours de Monsieur DAVID CERVERA, le président de CEAT, qui, à l‘occasion de ce séminaire, a attiré l’attention sur le fait qu’il fallait réfléchir sur la santé psychique sur le lieu de travail dans la situation actuelle concernant les nouvelles professions et les nouvelles pathologies, les nouveaux problèmes que nous devons affronter, mais également les nouveaux défis que nous devons surmonter. Des changements dans l’environnement de travail sont nécessaires pour surmonter les dangers pour le bien-être psychosocial, la législation facilitant la gestion du bien-être sur le lieu de travail et les risques psychosociaux étant efficacement protégés de l’isolation causée par le monde numérique. Il a signalé que nous avions besoin de changements dans l’environnement du travail afin de surmonter les dangers pour le bien-être psychosocial, la législation facilitant la gestion du bien-être, empêchant ainsi efficacement les risques psychosociaux, ainsi que l’isolation causée par le monde numérique.

Madame MARÍA REINA, présidente de FIDESTRA et vice-présidente d‘EZA, a attiré l’attention dans son discours sur le fait que la santé psychique des salariés en rapport avec la pandémie de COVID-19 avait entrainé une augmentation énorme des facteurs de stress pour les salariés, avec un accès restreint à la santé en matière de prestations de services et le stress en rapport avec l’utilisation des nouvelles technologies, des modifications d’emplois du temps et du télétravail.

Dr. JAVIER MORILLAS, professeur de sciences économiques à l’Université San Pablo CEU, a souligné dans ce séminaire la contribution d‘EZA et de CEAT aux campagnes de l’Agence européenne pour la sécurité et la protection de la santé au travail (UE-OSHA), et il a rappelé le séminaire organisé à Bilbao en 2021, en plein milieu des restrictions dues à la pandémie. Ce séminaire traite de la question de la santé psychique des salariés en rapport avec les conséquences de la pandémie de COVID-19, qui a entrainé une énorme augmentation des facteurs de stress pour les salariés, tels que l’insécurité financière, la peur du chômage et l’accès restreint aux services de santé, le stress lié à l’utilisation de nouvelles technologies encore inconnues, les modifications d’emplois du temps et l’organisation du travail et le télétravail toujours encore insuffisante.

PRÉSENTATION-CADRE

D. JAIME GÓMEZ GONZÁLEZ, directeur du service de santé psychique, à l‘Hôpital Virgen Macarena (Séville), a abordé dans sa présentation « Le bien-être psychosocial dans le nouveau cadre stratégique de l’UE en relation avec la santé et la sécurité sur le lieu de travail 2021–2027 », les risques et les facteurs de troubles psychiques, l’état des répercussions de l’environnement du travail sur la santé psychique, les risques psychosociaux et le stress sur le lieu de travail, les nouveaux risques émergents en raison de la numérisation dans l’environnement de travail et leur prévention. Afin de déterminer la dimension et les répercussions, il a attiré l’attention sur le fait que les troubles psychiques étaient la cause de la maladie la plus fréquente en Europe, encore avant les maladies cardio-vasculaires et le cancer. 

AUTRES PRÉSENTATIONS ESSENTIELLES

Madame SARAH COPSEY, directrice de projet à l‘Agence pour la sécurité et la protection de la santé sur le lieu de travail (UE-OSHA), a présenté le document intitulé « Les risques psychosociaux et la numérisation sur le lieu de travail ». D’abord, elle a attiré l’attention sur le fait que, pour l’UE-OSHA, il s’agissait de créer des emplois plus sûrs, plus sains et plus productifs au profit des travailleurs, des collaborateurs et des administrations, et de promouvoir une culture de la prévention des risques, en vue d’améliorer les conditions de travail. Je travaille en Europe. Elle a souligné que les technologies numériques représentaient sans nul doute un problème éventuel pour la santé et la sécurité sur le lieu de travail, et elle a fourni les données de l’enquête commandée par l’UE-OSHA pour recueillir des informations sur l’état de la santé et de la sécurité sur le lieu de travail après la pandémie.

Madame MARÍA JOSÉ RODRÍGUEZ RAMOS, professeur de droit du travail et de sécurité sociale à l’université de Séville, a présenté le document intitulé « Le nouveau cadre stratégique de l’UE pour la santé et la sécurité sur le lieu de travail 2021-2027 » et signalé que des changements dans l’environnement de travail étaient nécessaires pour maitriser les menaces à aborder pour le bien-être psychosocial. Il serait nécessaire de proposer la création des services de médiation au niveau local ou régional pour les risques psychosociaux, afin de protéger les salariés et les entreprises, ainsi qu’un soutien technique à la prévention des risques psychosociaux et des conflits psychosociaux et de propager des informations sur les risques psychosociaux et leur prévention.

TABLE RONDE INTERNATIONALE

D. ANTONIO BRANDÃO de CFTL. /BASE-FUT, Portugal, a visité les différents séminaires, qui ont été tenus en Europe depuis 2008 et qui traitent des questions de santé et de sécurité sur le lieu de travail, également dans le domaine de la numérisation ; et où les problèmes de santé psychique ont été traités dans une moindre mesure. Il a cité une enquête de son pays et son résultant alarmant qui reflète la grande insatisfaction des salariés, qui pensent davantage à la retraite. Une situation, qui s’est empirée en raison de la pandémie.

Madame ANETA SZCZYKUTOWICZ d‘Europejski Dom Spotkań – Fundacja Nowy Staw, Pologne, a donné plusieurs recommandations : des emplois du temps libres, évitement de la rigidité, reconnaissance et respect des salariés, et que l’entreprise collabore avec des psychologues pour aider les salariés. Elle est d’avis que le changement technologique, que nous vivons, apporte des aspects très positifs (mécanisation), mais également des aspects négatifs, qui se répercutent sur la santé psychique des personnes et des salariés.

Madame MARA ERDELJ de RS BOFOS, Serbie, a concentré son discours sur les personnes positives et sur la signification des valeurs humaines et chrétiennes. Elle a terminé son intervention en donnant l‘exemple d’un atelier/une thérapie pour conserver l’enfant que nous portons en nous. Et son dernier message est le suivant : nous devons être optimistes et heureux.

Monsieur SILVIU ISPAS TRAÍAN d‘IFES Roumanie, a parlé d’un rapport sur la santé psychique dans son pays qui compte plus d’un demi-million de patients souffrant de maladies psychiques, dont 70 % sont dues au travail. Il a renvoyé aux jeunes étudiants à l’université : cinquante mille jeunes âgés de trente-trois ans souffrent de stress en raison du surmenage.

Madame HELLE STENBRO de Krifa (Kristelig Fagbevægelse), Danemark, a parlé des déséquilibres dans le temps disponible pour les personnes, dans la vie professionnelle et dans la vie privée. Environ 8 % de la population danoise souffre de dépressions et on estime que 25 % de toutes les consultations chez un médecin généraliste sont en rapport avec la santé psychique. Le rapport a donné qu’aussi bien la santé en général que la santé psychique étaient fortement liées aux valeurs du bonheur, le chômage, le revenu et la sociabilité jouant ici un rôle.

Monsieur GUGLIELMO BORRI de SIAS-MCL en Italie, a parlé du changement sur le lieu de travail avec la venue de l’intelligence artificielle, les progrès dans la productivité et la performance et les conséquences de cette mutation, qui implique de nouveaux emplois et de nouveaux risques. La fatigue psychique est non seulement un problème de santé, mais elle entrave également la performance et le taux de défaillance des salariés. Les solutions à ce problème doivent être abordées au niveau national.

Madame MARÍA REINA, de FIDESTRA Portugal, a parlé de la santé psychique au télétravail et des nouveaux modèles de travail. 6,2 % des taux de maladie au Portugal sont dus aux problèmes psychiques. Elle nous a parlé du télétravail et qu’il exerçait une forte pression, provoquant du stress chez les salariés ; un thème important que nous devons aborder.

TABLE RONDE : SANTÉ CORPORELLE ET MENTALE DANS LE MONDE DU TRAVAIL

Madame LILI GRANDIEK du syndicat CNV Vakmensen aux Pays-Bas, a souligné dans son discours que la pandémie avait des conséquences disproportionnées sur la santé psychique des jeunes : 30 à 40 % des jeunes présentent des symptômes de dépression, soit plus de la moitié de la population en moyenne. Dans les pays nord-européens, la dépression a doublé. Entre 20 et 25 % des jeunes ont pensé sérieusement au suicide durant la pandémie, et l’insécurité financière et la précarisation du travail sont les plus gros risques pour la santé psychique. Elle a signalé qu‘un changement de mentalité était nécessaire, loin du pessimisme jusqu’aux possibilités offertes par la monde numérique dans la formation et l’apprentissage tout au long de la vie, et elle a surtout attiré l’attention sur la signification des contacts humains pour notre bien-être et nos chances.

Madame SILVIA MARCO UTRILLA du syndicat USO, a attiré l’attention sur le fait que l’Union européenne ancrait la protection de la sécurité et de la santé des salariés dans leurs contrats et la Charte des droits fondamentaux. Le droit à un lieu de travail sain et sûr se reflète dans le principe 10 du Socle européen des droits sociaux et est en harmonie avec les objectifs de développement durable des Nations unies. Concernant la pandémie de COVID-19, nous devons ajouter encore ce qui se répand en silence et qui est préoccupant : les problèmes de sante psychique. La gestion des risques psychosociaux doit commencer par l’enregistrement des pathologies résultant des risques psychosociaux sur la liste des maladies professionnelles. Une règlementation, qui reconnaît les risques pour la santé des travailleurs, est nécessaire.

CLÔTURE

La cérémonie de clôture a été organisée par Monsieur JUAN IGNACIO ZOIDO ÁLVAREZ, député européen, qui a souligné le travail poursuivi par CEA, et qui est  engagé dans la défense des salariés. Il a souligné la possibilité d’aborder le problème de la santé psychique dans le monde numérique, à une époque où la pandémie a mis en évidence la crise largement répandue de santé psychique dans toute l’Europe : le développement technologique a changé le mode de travail dans notre société et les conditions de travail sont nécessaires pour protéger la santé des salariés.

D. PERGIORGIO SCIACQUA a souligné que, pendant la pandémie de COVID-19, la santé psychique chez les salariés était endommagée en raison des perturbations dans de nombreux services et du stress croissant en rapport avec la technologie, les modifications des heures de travail, l’organisation insuffisante du travail et le télétravail. Dans ce contexte, le dialogue social a été un instrument important et utile pour la santé et la sécurité sur le lieu de travail.

D. DAVID CERVERA OLIVARES remercie les participants pour leur participation active et les intervenants pour leurs exposés et leur niveau académique élevé, ainsi que leurs contributions. Dr. JAVIER MORILLAS a souligné que ce séminaire devait fournir une contribution thématique à la campagne de l’Agence européenne pour la sécurité et la protection de la santé sur le lieu de travail (UE-OSHA) intitulée « Le travail sûr et sain à l’ère numérique ». Cette campagne commence en 2023 et durera pendant trois ans jusqu’à l‘automne 2025. Le but de la campagne est d’améliorer la prise de conscience des défis et des chances apportées par la numérisation progressive du monde du travail pour la sécurité et la santé sur le lieu de travail.