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La déclaration de La Hulpe : Une feuille de route pour l'avenir de l'Europe sociale

L'initiative de la Présidence belge souligne l'importance du pilier européen des droits sociaux comme boussole de l'avenir de l'Europe sociale

[Translate to Französisch:] La Hulpe

Les États membres et les institutions de l'UE ont signé la "Déclaration de La Hulpe sur l'avenir du pilier européen des droits sociaux" lors d'une conférence de haut niveau le 16 avril 2024. Ce document de 16 pages souligne l'importance du pilier en tant que boussole pour la future Europe sociale et devrait servir de modèle pour l'agenda de la politique sociale de l'UE pour la période 2024-2029.

Avec cette déclaration, les États membres réaffirment leur détermination " à œuvrer pour une Europe sociale " et s'engagent à mettre en œuvre 43 mesures pour appliquer les principes du pilier européen des droits sociaux, allant du renforcement des protections sociales et de l'amélioration des conditions de travail à l'amélioration de l'accès à l'éducation, en passant par la garantie de salaires équitables et la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes. 

Son efficacité dans la réalisation de ces objectifs reste toutefois incertaine. Deux semaines après la signature de la déclaration, le Parlement et le Conseil ont adopté les nouvelles règles budgétaires de l'UE "qui réintroduisent l'austérité et rendent beaucoup plus difficile la mise en œuvre des mesures sociales convenues [dans la déclaration]", comme l'a fait remarquer Esther Lynch, secrétaire générale de la CES.

Alors que la déclaration a été soutenue par la plupart des États membres de l'UE, la Suède et l'Autriche, ainsi que la fédération patronale BusinessEurope, ont refusé de soutenir l'initiative. Cette opposition met en évidence les tensions significatives au sein de l'UE concernant l'orientation future du marché du travail et des politiques sociales. Les employeurs, en particulier, ont regretté que "la déclaration de La Hulpe reste ambiguë sur le fait que, dans notre économie sociale de marché européenne, le progrès social ne peut être basé que sur le progrès économique".