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Le Pacte vert européen : faire de la transformation socio-écologique un futur projet pour tous

Du 23 au 27 août 2023, à Podgoricak au Monténégro, s’est déroulé un séminaire ayant pour thème « Le Pacte vert européen : faire de la transformation socio-écologique un futur projet pour tous », organisé par NBH (Nell-Breuning-Haus), en collaboration avec EZA et financé par l’Union européenne.

Plus de quarante représentant-e-s d’organisations de travailleurs originaires de Belgique, d’Allemagne, de Bulgarie, de Roumanie, de Moldavie, de Macédoine du Nord et du Monténégro ont collecté les positions syndicales en lien avec le Pacte vert et des informations sur l’état de la transformation et les stratégies et concepts nationaux.

Les mots de bienvenue de Silviu Ispas (IFAS), Veselin Mitov (PODKREPA), Jochen Mettlen (CSC), Slobodan Antovski (UNASM), Rainer Rißmayer (NBH) soulignent l’importance du thème, l’urgence de la transformation socio-écologique et en dépit de toutes les difficultés, des chances pour l‘avenir qui, dans cette mutation, reposent sur un mode de vie et un monde du travail respectueux de l’environnement. Le Pacte vert européen doit soutenir et accélérer la transformation écologique des États de l’UE. Ici, on constate surtout l’existence du clivage et différentes vitesses dans et entre les pays. Ce sont surtout les conséquences sociales sur les personnes qui travaillent qui sont jusqu’ici au centre de cette mutation. Car les emplois sont maintenant ici perdus, alors que les industries et les productions énergétiques néfastes pour l‘environnement sont à l’arrêt ou transformées. Simultanément, cette transformation est liée à la numérisation dans tous les domaines de la vie. Et enfin et surtout, les gens doivent pouvoir s’offrir le renouvellement écologique, tel que les panneaux solaires et les systèmes de chauffage e-mobiles et respectueux de l’environnement. Tout cela est lié à de bonnes conditions sociales pour les personnes, le maintien des emplois et leur nouvelle création, ainsi que de bonnes conditions de travail. Ces exigences risquent actuellement de ne pas être réalisées. À partir de la déclaration introductive, on peut reconnaitre les premiers aspects importants du séminaire :

1. Le déséquilibre économique dans les pays de l'UE continue d'empêcher et de ralentir la transition écologique à visage social et humain. Ce déséquilibre concerne surtout les nations du sud-est et de l'est de l'Europe.

2. C‘est surtout dans ces pays que la population n'est pas encore très consciente de cette transformation socio-économique.

3. Dans les nations occidentales de l'UE, le changement écologique est plus rapide parce qu'il y a plus de capital, de connaissances et de conscience.

4. Le dialogue entre les partenaires sociaux et les politiques se développe très lentement, surtout dans les nations du sud-est de l'UE.

5. Les partenaires sociaux ont la responsabilité de gérer socialement les changements structurels dans les régions particulièrement vulnérables de l'UE et de ne pas laisser les gens sur le carreau.

6. Les syndicats des pays du sud-est de l'UE, en particulier, redoublent d'efforts pour convaincre les gens de la nécessité des formes d'énergie propres, de la protection du climat et des conséquences sociales qui en découlent, mais aussi et surtout des opportunités qu'elles offrent, et pour leur fournir des informations.

Daniel Freund (député européen) explique dans un message vidéo la structure et les objectifs du Pacte européen. Il s'agit avant tout des différentes lois dans tous les domaines (par ex. le transport, le gaz, le pétrole, le charbon, la chaleur, l’électricité, la construction, l’agriculture) qui doivent transformer l'économie et lui permettre de profiter de ce changement. Cela entraîne des innovations, de nouvelles technologies comme la numérisation et donc de bons emplois. Il s'agit également de nombreuses certifications européennes pour des mesures écologiques dans l'espace national et européen. Un exemple est la fin du moteur à combustion fossile à partir de 2035, pour laquelle il existe déjà un règlement de l'UE. Au total, un fonds européen d'environ mille milliards d'euros a été mis à disposition pour la transformation. Dans toutes les lois et tous les concepts, il s'agit de trouver un juste équilibre entre les travailleur-se-s, les intérêts économiques, les sociétés et le maintien de normes sociales élevées et même accrues.

Sandra Obradovic (UFTUM) explique dans son discours de bienvenue que l'Union des syndicats libres du Monténégro (UFTUM), fondée en 2008, a commencé le dialogue social et est devenue un acteur important et efficace pour les droits des travailleurs. Il y a environ trente ans, le Monténégro a signé une déclaration pour un État écologique. Objectif : les normes écologiques les plus élevées et des normes de niveau de vie et de protection de la nature. Malheureusement, ces normes n'ont pas été respectées jusqu'à présent. Par exemple, des zones naturelles protégées sont construites. L'agriculture sera affaiblie si le Monténégro ne s'oriente pas vers ces principes et vers l'accord vert européen. Ainsi, l'année dernière, la politique a décidé d'un commun accord d'appliquer systématiquement l'Accord de Paris, les SDG de l'ONU et le Pacte vert européen, et non seulement d'en faire prendre conscience à la population, mais aussi de l'y faire participer. Par exemple, tous les travaux de construction seront examinés à la lumière de ces principes écologiques et interdits s'ils ne sont pas respectés. Les syndicats sont très intéressés par l'adhésion du Monténégro à l'UE et analysent actuellement le paragraphe 27 du cluster 4 (Pacte vert, énergie, politique des transports et chapitre 21, appelé réseau transeuropéen). Pour les représentants syndicaux monténégrins, il est très important d'avoir des échanges avec leurs collègues des pays européens et de partager leurs expériences.

Frederik Mochs (Confédération syndicale – Allemagne). Le thème principal et la thèse sont que ce Pacte vert ne peut réussir que si tous les Européens du Nord, de l'Est, du Sud et de l'Ouest travaillent ensemble. Il faut du souffle pour les trente prochaines années. Et ce sont surtout les questions sociales qui sont au premier plan. Ce n'est que lorsque ces questions seront résolues de manière positive pour les citoyens qu'une économie sociale, écologique et équitable pourra voir le jour en Europe. Les crises multidimensionnelles (le Covid 19, la guerre en Ukraine, la crise énergétique, la hausse des prix, etc.) retardent la mise en œuvre du Pacte vert, montrent l'absence d'unanimité au sein de l'Union européenne et mobilisent des moyens financiers supplémentaires au détriment du développement social. Dans le cadre de la loi sur l'organisation des entreprises, les syndicats allemands ont de l’influence sur les entreprises lorsqu'il s'agit de l'équilibre social de la transformation socio-écologique. Et celle-ci est également utilisée. La transformation concerne tous les domaines de la vie publique et privée. L'objectif d'économiser une certaine quantité de CO2 d'ici 2030 est extrêmement ambitieux. En raison de la crise actuelle, la Commission européenne a même renforcé ses directives et ses lois afin d'atteindre l'objectif « fit for 55 » (neutralité climatique de l'Europe en 2055). Ainsi, l'échange de quotas d'émission 1 va considérablement accélérer la mutation de l'industrie et la production d'acier vert ou d'énergie verte, par exemple. Dans ce contexte, les emplois et la protection du travail ne doivent pas être perdus. Il s'agit là d'un défi majeur pour les syndicats. Le soi-disant échange de quotas d'émission 2 concerne ensuite les bâtiments dans le secteur privé et public. Celui-ci comporte de grands risques sociaux pour les personnes qui devront payer les prix plus élevés de l'énergie. D'autant plus que les bâtiments devront être équipés d'énergies alternatives sur le plan énergétique et thermique. Dans ce domaine, les gens manquent de moyens financiers dans toute l'Europe et surtout dans les pays du sud-est de l'Europe. C'est pourquoi la Commission européenne veut mettre en place ce que l'on appelle un fonds social pour le climat afin de soulager financièrement les habitants de l'Europe de l'Est et du Sud-Est. Malheureusement, ce fonds est doté de trop peu de moyens financiers et doit donc être considérablement augmenté.

Dans le processus de reconversion du bassin de lignite rhénan, on discute avant tout avec les gens sur place de l'entrée dans de nouvelles formes d'énergie sans impact sur le climat, de nouvelles infrastructures, de l'implantation d'entreprises, de projets importants pour la culture et la population et de nouveaux emplois. Tous les partenaires sociaux participent à ces discussions.

Miladin Sekulić (UFTUM, NN-SSCG) vient d'un bassin houiller du Monténégro. L'unique centrale électrique au charbon, située dans la petite ville de Pljevlja, fournit 40 % de l'énergie du Monténégro. Elle est un employeur et un facteur financier important pour cette petite région. Environ 1400 personnes sont employées dans cette centrale. L'industrie minière emploie 1200 personnes supplémentaires. Il existe également deux centrales hydroélectriques à Perućica et Piva. Il y a aussi de l'énergie éolienne et solaire. Mais celle-ci ne représente pas plus de 12 % de la production d'énergie. Les centrales éoliennes sont trop chères au Monténégro. Si la centrale à charbon ferme immédiatement, le Monténégro aura un problème massif d'approvisionnement en électricité qui menacera son existence. En termes d'emplois également. Une comparaison : la centrale à charbon consomme autant de charbon en un an que les centrales à charbon allemandes en un jour. La contribution à la pollution atmosphérique globale est donc faible. A Podgorica, environ 5000 maisons sont chauffées en hiver principalement au charbon. La pollution de l'air est donc élevée. En été, il n'y a pas de chauffage et la pollution de l'air est faible. L'industrie de l'acier et de l'aluminium a déjà fermé. La Commission européenne demande au gouvernement monténégrin de répondre d'ici fin 2023 à la question de savoir quand la production de charbon prendra fin. Certains États ont pu donner une réponse. Le Monténégro ne peut pas le faire. Personne ne propose d'alternative à cette production d'énergie et à la sauvegarde des emplois. L'énergie éolienne et solaire est très peu utilisée au Monténégro. Le syndicat du Monténégro attend des ministères une réponse ferme à la question de savoir quand la production de charbon prendra fin. Certains pays la fermeront en 2030 ou 2033, d'autres seulement en 2049. L'UFTUM a rejoint l'association sud-est européenne de la « Transition juste ». Dans une enquête menée par le gouvernement, la majorité des travailleurs se sont prononcés en faveur du maintien de ces emplois dans la production de charbon. Et le syndicat doit protéger les intérêts des travailleurs. Malheureusement, il ne dispose pas d'informations complètes sur le Pacte vert européen. Même le gouvernement ne sait pas d'où proviendra l'énergie à l'avenir. Il est toutefois clair que la population du Monténégro ne peut pas payer l'électricité importée. Malgré cela, les habitants et le gouvernement du Monténégro sont positifs et se félicitent de la neutralité climatique pour leur pays. En collaboration avec les pays des Balkans et avec l'aide de l'UE, cette transformation sera également réussie.

Chris Löw (atelier démocratique bassins miniers de Rhénanie) présente le projet qui fait participer les personnes concernées, de tous âges et de toutes classes sociales, à l'aménagement de leur espace de vie. Le dialogue, la participation démocratique à la réconciliation avec les conditions sont au premier plan. Les personnes concernées sont avant tout les habitants des villages voisins de la mine à ciel ouvert, tels que par exemple Kukum, Berverath, Ober- et Unterwestrich, Holzweiler, Keyenberg, et bien sûr les personnes qui ont été relogées dans de « nouveaux » villages. Ce faisant, le projet encourage activement la mise en réseau de personnes et d'initiatives engagées. La transformation vers une société industrielle écologique est en quelque sorte un projet pilote pour la cohabitation et la collaboration démocratiques futures des personnes. L'atelier pour la démocratie du bassin minier rhénan est un projet de la Nell-Breuning-Haus et du Centre national pour la formation politique.

Vladimir Topalov (association bulgare de mineurs dans PODKREPA) et Dimitar Cholakov (syndicat bulgare des travailleurs dans le secteur énergétique chez MINI Marits Iztok EAD) font état de la transformation écologique des centrales à charbon. Les centrales à charbon productrices d'énergie sont certes équipées de filtres à air depuis des décennies. Mais cela ne suffit pas. La Commission européenne ne libère des moyens financiers que pour la transformation complète en une production d'énergie écologique. Cela génère chez les personnes travaillant dans le secteur de l'énergie une peur de leur avenir. Les soi-disant fonds de préadhésion doivent faire en sorte que les gens soient encore présents dans les régions après la fermeture des centrales électriques et des mines de charbon, qu'ils ne partent pas, qu'ils puissent apprendre de nouveaux métiers dans ces secteurs et qu'ils restent. Jusqu'à présent, le gouvernement n'a fait preuve d'aucune initiative dans ce sens. Notre tâche est de reprendre les idées d'avenir écologiques venant par exemple d'Allemagne et de les transposer dans notre transformation pour nos régions industrielles et nos zones rurales. Les syndicats bulgares sont le lien entre l'économie, le gouvernement et les travailleurs. La population doit être convaincue par tous les partenaires sociaux que l'énergie propre sera moins chère que l'énergie fossile. Mais cela n'est possible que si l'on produit suffisamment d'énergie propre. C'est là que réside actuellement un grand déficit de médiation et d'information. Il existe une centrale électrique répondant aux normes écologiques actuelles, mais elle est située dans une région industrielle, au-delà des zones rurales. Mais des initiatives du secteur privé contribuent enfin à la neutralité climatique. Ainsi, de grandes entreprises de transport construisent des terminaux ferroviaires pour transborder leurs marchandises des camions vers le rail. L'État lui-même ne soutient pas ces initiatives pour le moment.

La Bulgarie possède un grand bassin de lignite. Les centrales au charbon qui y sont implantées produisent au total environ 3500 MW d'électricité, principalement pour les agglomérations. En été, la production atteint 40 %, en hiver jusqu'à 60 %. Ce sont les faits. La Bulgarie remplit toutefois les objectifs énergétiques de l'UE pour 2030. La Bulgarie est à la pointe du développement des installations photovoltaïques. C'est un bon développement. La Bulgarie regarde avec envie la politique allemande, qui travaille très étroitement avec l'économie, les syndicats et la population, et qui consacre d'énormes moyens financiers à la transformation. Ce n'est pas le cas en Bulgarie. Il existe des déclarations d'intention des gouvernements successifs. Pour les syndicats, il s'agit d'une lutte acharnée pour le dialogue et la participation.

Pourtant, la population accueille favorablement l'énergie verte. Mais une maison ne peut pas être détruite tant qu'une nouvelle maison n'a pas été construite. Kiril Binev (syndicat bulgare des travailleurs culturels PODKREPA) ajoute que dans cette transition vers un avenir écologique, la culture joue un rôle important. L'éducation, le savoir, les soins de santé par exemple en font partie. Dans le domaine de l'éducation, il faut convaincre les gens qu'il existe de nombreuses possibilités d'économiser l'énergie et de protéger la nature. De plus, il existe des planifications et quelques mises en œuvre pour numériser l'administration publique d'un point de vue écologique. Les personnes sont au centre de cette transformation. Et ce changement doit être équitable.

Florin Hossu, (syndicat régional roumain Cartel Alfa Maramures), Iulian Gavrila (comité roumain de la jeunesse Cartel Alfa Brasoc), Marian Apostol (cartel roumain Alfa Caras-Severin) et Alin Munteanu (Cartel Alfa Gorj) font état des bassins houillers, de l'énergie et de l'éducation dans leur pays. Ces dernières années, des mesures infrastructurelles ont été mises en œuvre dans une perspective écologique, afin de moderniser le réseau de transport, d'améliorer les infrastructures énergétiques ou de développer le système de santé. La Roumanie dispose d'importantes ressources en eau, en géothermie pour les énergies renouvelables et s'efforce d'utiliser ces ressources pour les énergies alternatives. Le problème reste le financement. Rien n'a changé à cet égard au cours des douze derniers mois. Il semble que les pays occidentaux de l'UE disposent de plus d'argent pour la transformation que les pays d'Europe de l'Est. Ce déséquilibre ralentit le changement. Et la Roumanie, tout comme la Bulgarie, reste dépendante des sources d'énergie fossiles pour l'avenir. Or, la fermeture des mines de charbon et de leurs centrales électriques ne permet toujours pas de garantir un approvisionnement énergétique propre. La Roumanie, tout comme sa voisine la Bulgarie, doit donc importer de l'électricité des pays de l'UE. Cela coûte cher et pèse sur la population. Les crises multiples d'aujourd'hui ne changeront pas cela de sitôt. Et l'environnement continue d'être dégradé dans les mines fermées. L'éducation écologique devient de plus en plus importante en Roumanie. Car atteindre la neutralité climatique, c'est se tourner vers l’avenir, les enfants et les petits enfants. Cette information sur le Pacte vert et le changement climatique doit être déjà proposée et discutée dans les écoles, et aussi dans les foyers et dans la vie quotidienne. Et transmise avec des exemples. Par exemple le tri des déchets qui fonctionne très bien en Roumanie.

Divna Zmejkovska et Slagjana Milivojevic (UNASM) constatent que le Pacte vert, la durabilité et les énergies alternatives ne sont pas encore des sujets très importants pour la population et le gouvernement. En 2020, le gouvernement a signé un contrat avec l'UE sur le thème du Pacte vert, mais n'a pas informé sa propre population, l'économie et les syndicats de son contenu jusqu'à présent. Ce n'est qu'ici, lors de cette conférence, que nous entendons les Etats membres de l'UE présents nous expliquer la portée du Pacte vert, une grande contrariété. Les syndicats s'efforcent de créer une large conscience et connaissance du changement climatique, de ses conséquences. La transformation est un grand défi pour la Macédoine du Nord. Mais elle recèle aussi des opportunités pour de nouveaux métiers, les emplois et de bonnes conditions de travail. Ainsi, ces derniers mois, quelques initiatives citoyennes ont vu le jour pour lutter contre le Pacte vert. Le gouvernement a enfin créé le « comité pour l'avenir ». Cette coalition finalise actuellement la plateforme en ligne « la voix verte ». La population a désormais la possibilité d'exprimer ses opinions et ses idées sur le Pacte vert, d'entamer un dialogue et d'échanger des informations. Il va de soi que les objectifs du Pacte vert ne peuvent être atteints que si la croissance économique est également garantie et qu'il ne sera mis en œuvre en Macédoine du Nord que si tous les partenaires sociaux et le public ont participé à ce dialogue.

Sergiu Cocos (syndicat moldave PPA) explique la situation en Moldavie. Environ 35 millions de bâtiments doivent être rénovés de manière efficace sur le plan énergétique et écologique. La Moldavie prévoit de réduire ses émissions de CO2 de 310 millions de tonnes d'ici 2030. Et des emplois supplémentaires pourraient être créés d'ici 2035. L'UE apporte son soutien financier et son savoir-faire. La population moldave salue les objectifs du Pacte vert. Évidemment il y a aussi un débat technique et critique. Ainsi, on déplore le manque de transparence des indicateurs et la trop faible cohésion au sein de ces objectifs. L'économie circulaire et l'agriculture sont également des points problématiques. L'Institut d'études européennes explique qu'il y aura de nouveaux déséquilibres entre les pays occidentaux et orientaux de l'UE si le Pacte vert n'est pas conçu de manière équitable. L'Agenda vert est également un grand défi pour la Moldavie. Il doit conduire – c'est l'avis de la population et du gouvernement – au redressement écologique, économique, social et sociétal des pays d’Europe orientale. Mais ici aussi, le point central est la faible dotation financière qui doit accompagner cette transformation. Et il faut des personnes compétentes pour communiquer sur le sujet et faire des propositions dans les régions moldaves. Tout cela est une matière complexe pour un petit pays comme la Moldavie.

La visite du musée de l’énergie « Muzej energetike » à Cetinje/Monténégro stimule les débats sur le passé, le présent et l’avenir de l’approvisionnement en énergie parmi les syndicalistes.

Constatations/conséquences/mise en œuvre/décisions/recommandations

Les organisateurs et les participants à ce séminaire sont parvenus à considérer que

1. dans les pays participants, les initiatives ont démarré de manière plus civile, plus économique et plus étatique afin de faire avancer socialement et économiquement la transformation.

2. les syndicats sont dans leur rôle de plus en plus fortement conscients et soucieux d’expliquer à la population laborieuse ce qu‘est le Pacte vert et de défendre simultanément le maintien des emplois dans une société écologique.

3. la situation sociale des personnes ne peut pas continuer à s’aggraver en raison du Pacte vert.

4. les prix des énergies durables et respectueuses de l’environnement doivent être abordables pour tout le monde.

5. les syndicats doivent toujours comprendre que les personnes sont au centre de cette mutation et l’appliquer également dans le cadre du partenariat social.

6. les partenaires sociaux sont également prêts au dialogue.

7. surtout les nations d’Europe orientale et d’Europe du Sud-Est se rassemblent syndicalement et au sein d’associations civiles pour concevoir la transformation et s’adapter à la mutation.

8. la sensibilisation, la communication, le dialogue avec la population et la formation sont essentiels pour les enfants.

9. les gouvernements doivent rendre les informations plus transparentes et vraiment appliquer les lois adoptées.

10. le Pacte vert ne peut pas conduire à un clivage social entre l’Europe occidentale et orientale. Surtout dans les pays de l’UE sud-européens, la dégringolade sociale des personnes augmente en raison des processus exigés par le Pacte vert.

11. La Roumanie et la Bulgarie sont désavantagées par les mesures du Pacte vert et se sentent abandonnées. Elle se sentent prises au « piège idéologique » de l’UE qui tient tout d’abord à détruire tout ce qui est néfaste à l‘environnement (par exemple dans les régions exclusivement consacrées à l’industrie houillère), sans offrir d’aide simultanée pour la reconstruction écologique. Les personnes laborieuses dans ces industries détruites perdent leur emploi et leur protection sociale.

12. le monde du travail, le Pacte vert, l’économie, la société sociale ne peuvent pas être une contradiction. Il est seulement question d’êtres humains.

13. il est également clair que dans l’exemple du public et de la politique nord-macédonienne, le thème était jusqu’ici à peine important. Ce n’est que grâce à ce séminaire que les syndicalistes ont saisi la portée du Pacte vert à l’aide des rapports et du dialogue des participants au séminaire.

14. l’échange d’expériences mutuelles dans ce séminaire est important et confirme ou réfute les expériences. C’est ensemble qu’on y arrive dans le sens du respect des droits de l’homme.

15. les premiers succès vers un monde respectueux du climat sont là. Des initiatives civiles se forment, des plans sont élaborés, des éoliennes sont construites, l'éducation est dispensée, la protection du travail progresse, l'eau et la géothermie sont choisies comme sources d'énergie possibles, des entreprises de transport construisent des terminaux ferroviaires pour transporter leurs marchandises sans impact sur le climat, des plateformes de dialogue invitent la population à s'informer sur le changement climatique, le Pacte vert et à faire des propositions, etc. les premiers succès vers un monde respectueux du climat sont là etc.

16. en dépit des grands défis pour cette transformation, la confiance à pouvoir maîtriser cette mutation a grandi. Notamment le Monténégro et la Moldavie entrevoient aussi positivement l‘évolution.