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Les nouveaux types de défis organisationnels. L’importance du travail alternatif

La Confédération nationale des conseils des travailleurs (MOSZ) et le Centre européen pour les travailleurs (EZA) ont organisé ensemble une conférence en ligne. Celle-ci a eu lieu le 25 novembre 2020 et a été diffusée depuis Budapest. Le titre de la conférence était « Les nouveaux types de défis organisationnels. L’importance du travail alternatif ». La conférence était financée par l’Union européenne.

Le séminaire en ligne a été interprété en sept langues et suivi par des participants hongrois, serbes, allemands, polonais, anglais, italiens, espagnols, roumains et croates, entre autres.

Le discours d’ouverture a été prononcé par Imre Palkovics, président de la Confédération nationale des conseils des travailleurs. Dans son discours, Imre Palois a déclaré que dans notre nouveau type de monde, nous étions à la recherche de réponses aux nouveaux types de défis. Lors du séminaire d’aujourd’hui, nous essayons d’explorer les liens avec le dernier défi dans notre vie, la situation pandémique fournissant les réponses actuelles. Cette situation actuelle est non seulement un énorme défi pour le système de soins de santé, mais en outre nous rencontrons aussi des situations dans le monde du travail qui remettent en question et exigent la révision de notre système juridique actuel. Nos collègues ont constamment besoin de nos renseignements et de nos conseils en raison de la situation qui a évolué.

Le défi fondamental est la taille croissante de la réorganisation des professions. Certaines professions sont de plus en plus précieuses, tandis que d’autres professions considérées comme importantes jusqu’à présent disparaissent. La demande de professions apparemment sûres, telles que la comptabilité, diminue. L’emploi à long terme disparaît, les emplois se spécialisent, il devient de plus en plus difficile de maintenir un système salarial uniformisé et l’inégalité des revenus augmente au niveau régional et professionnel. La solidarité est en train de disparaître. Les syndicats doivent exiger que les gains soient réalisés grâce au partage des bénéfices ! Les télécommunications, l’énergie, les technologies de l’information et de la logistique sont aujourd’hui la force motrice. La possibilité de négociations salariales sectorielles traditionnelles est également réduite, et nous devons trouver de nouvelles solutions aux nouvelles situations. La solidarité internationale devient de plus en plus importante, la coopération transfrontalière émerge et apporte des solutions à certaines situations dues à l’emploi transfrontalier.

Dr Habile. Attila Sandro Kun, professeur et chef de département à l’Université Károli Gáspár de l’Église réformée en Hongrie (KRE), faculté de droit, département de droit du travail et de sécurité sociale et professeur à l’Université nationale hongroise de la fonction publique (NKE), à la Faculté de gouvernance publique et d’études internationales, au Département des ressources humaines, a prononcé un discours sur les défis du droit de la concurrence de la liberté syndicale des travailleurs. Attila Kun a commencé sa présentation par une question fondamentale à laquelle il cherche une réponse : les aspirations du mouvement des entrepreneurs indépendants ont-elles une raison d’être ? Dans son exposé, il a dit que 16 pour 100 des travailleurs autonomes travaillaient pour un seul client. Il s’agit notamment de modèles d’affaires numérisés innovants tels que les plates-formes, l’économie des petits boulots et le travail en ligne. Les travailleurs indépendants se caractérisent par une couche très colorée et dynamique de travailleurs et de travailleuses, mais qui travaillent dans une grande incertitude juridique, dans la vaste « zone grise ».

Bjørn Anders van Heusden, Secrétaire exécutif de l’Organisation mondiale des travailleurs, futurologue organisationnel, a expliqué que les emplois d’avenir changeraient complètement après le COVID. Le «  bureau à domicile » et le télétravail ont atteint des proportions sans précédent, et les employeurs se sont déjà rendu compte que travailler à domicile ne nuisait pas à l’efficacité des salariés. Le siège social a obtenu le soutien des chefs d’entreprise et pour cette raison, il y aura des changements et des modifications à tous les niveaux des entreprises.

Par un exemple pratique, M. Imre Szilárd Szabó, chef de bureau de la Confédération nationale des conseils des travailleurs (MOSZ) et instructeur et maître de conférences adjoint à la Faculté de droit, au département de droit du travail et de la sécurité sociale à l’Université Károli Gáspár de l’Église réformée en Hongrie, a présenté les solutions alternatives qui existent en Hongrie. Tout cela étant une nouvelle vision des relations professionnelles, des nouveaux acteurs, des niveaux, des thèmes et des défis réglementaires (convention hybride). Les trois piliers du droit fondamental à la liberté syndicale, par exemple les trois catégories les plus élémentaires de relations entre partenaires sociaux (syndicats, conventions collectives, grève), sont également dissoutes, transformées et acquièrent aujourd’hui une nouvelle terminologie descriptive et une nouvelle gamme d’interprétations. Des syndicats avec une logique organisationnelle innovante, ouverte, de réseau et d’autres structures de mobilisation alternatives et flexibles émergent.

Jovita Pretzsch, vice-présidente du LPS Solidarumas lituanien, a partagé son expérience lituanienne avec le public. Les transporteurs de produits alimentaires se sont mis en grève à Vilnius. Ils n’ont été recrutés dans aucun des syndicats, mais ils ont pu organiser la grève.

Dr Ildikó Rácz, instructeur et maître de conférences adjoint à la Faculté de droit, au département de droit du travail et de la sécurité sociale à l’Université Károli Gáspár de l’Église réformée en Hongrie, a parlé des changements dans l’association des travailleurs au XXIème siècle. Il a déclaré que le terme « Économie de plate-forme » était régulièrement utilisé par Orly Lobel dans son étude sur « La loi de la plate-forme ». La conclusion est qu’on constate un changement de paradigme non seulement dans les opérations commerciales, mais aussi dans les théories juridiques. Après tout, les choses inapplicables aux ressources jusqu’à présent sont entrées sur le marché; la domination de la propriété a été remplacée par la sphère publique. Ces circonstances, à leur tour, vont à l’encontre des théories juridiques conventionnelles de sorte que l’essence de l’économie de plate-forme n’est pas de créer de nouveaux modèles de gestion, des stratégies organisationnelles, et ainsi de suite, mais repose dans les transformations théoriques juridiques qu’elle implique. Ce type d’économie est dérivé, intégré et caractérisé par le rôle important joué par les plates-formes à n’importe quelle étape de la chaîne d’approvisionnement économique.

Dans son discours de clôture, Gábor Holecz, vice-président du secteur public de la Confédération nationale des conseils des travailleurs, a souligné que le cadre juridique du travail indépendant semblait être bouclé. Que cela valait la peine de commencer le combat, confirmant cette intention. Il serait bon d’en savoir plus sur les affaires juridiques internationales et d’avoir une approche unie à l’égard des syndicats et des travailleurs indépendants. Pour le mouvement syndical, c’est la tâche de l’avenir. Les obstacles à la concurrence doivent être démantelés, ce qui pourrait évidemment être le résultat d’un plus long combat.