EZA MAGAZINE
EZA PODCAST

Les syndicats d’enseignants et leur secteur d’adhésion. Quels nouveaux défis la pandémie de coronavirus apporte-t-elle à la plate-forme pédagogique d’EZA ? Quel rôle les syndicats d’enseignants puissants peuvent-ils jouer dans le dialogue social pour trou

Du 21 au 22 janvier 2021 s’est tenue une deuxième réunion zoom du groupe de travail. Elle s’intitulait « Les syndicats d’enseignants et leur secteur d’adhésion. Quels nouveaux défis la pandémie de coronavirus apporte-t-elle à la plate-forme pédagogique d’EZA ? Quel rôle les syndicats d’enseignants puissants peuvent-ils jouer dans le dialogue social pour trouver des solutions à ce problème ? ». Cette réunion était financée par EZA et l’Union européenne.

Dix-huit représentants d’organisations de travailleurs originaires de huit pays membres de l’Union européenne ont participé à la réunion : la Pologne, l’Autriche, l’Espagne, l’Allemagne, la Slovaquie, le Portugal, la Bulgarie et la Lituanie. Les langues de travail étaient l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol et le polonais.

L’objectif du groupe de travail était d’analyser l’enseignement de manière approfondie pendant la pandémie, en mettant particulièrement l’accent sur les problèmes et les défis liés à l’enseignement à distance du point de vue des syndicats, des enseignants, des parents et des élèves, ainsi que de présenter de manière détaillée les bonnes pratiques et les solutions système au niveau national, régional et local.

La réunion a été ouverte par Elżbieta Wielg, NSZZ « Solidarność » qui en a présenté le programme de deux jours. Puis elle a donné la parole à Ryszard Proksa, président du Secrétariat national de la science et de l’enseignement du NSZZ « Solidarność », et à Jerzy Jaworski, vice-président et trésorier de la Commission nationale de NSZZ « Solidarność », qui ont tous deux souhaité la bienvenue à tous les participants.

Ensuite, la partie conférence de la réunion a commencé. Roland Gangl, GÖD, Autriche a exposé la première présentation sur l’analyse de l’enseignement pendant la pandémie, en mettant particulièrement l’accent sur les problèmes et les défis liés à l’enseignement à distance du point de vue des syndicats (réalisation du DL avec le gouvernement et les collectivités locales), du point de vue des enseignants (conditions de travail et possibilités de formation dans les nouvelles technologies), du point de vue des parents et des élèves (accès au matériel informatique et à Internet à large bande). L’intervenant a souligné le risque de perte de santé physique et mentale des enseignants à l’époque pandémique, discuté des solutions actuellement utilisées dans l’enseignement, en particulier de la façon d’évaluer le travail des élèves, la communication électronique avec les enseignants et les parents ainsi que l’achat de matériel informatique pour les élèves.

Ensuite, Imma Badia Camprubi, USO, Espagne, a exposé la situation dans son pays. Elle a présenté les résultats d’une enquête (préparée par son syndicat) et menée auprès de 3 000 enseignants qui portait sur les difficultés et les expériences liées au travail à distance. Il s’est avéré que la nouvelle forme d’enseignement a entraîné une augmentation du temps de travail des enseignants de deux heures en moyenne par jour, contribué à la détérioration de leur santé, élargi la fracture numérique et aggravé les inégalités entre les élèves. La plupart des enseignants utilisaient leur propre équipement, préparaient eux-mêmes l’horaire des cours, l’enseignement à distance était difficile pour environ 40 % d’entre eux et ils ont signalé le besoin de formation.

Puis, Tomasz Gryczan, NSZZ Solidarność, Pologne, a pris la parole. Dans son exposé, il a discuté des problèmes et des défis de la pandémie du point de vue du syndicat (par ex. limitation du DL sous prétexte de lutter contre les effets du Covid-19, perte de contact avec les membres du syndicat), du point de vue des enseignants (par ex. accès inégal aux technologies modernes, peur de tomber malade en raison du stress, allongement des heures de travail), ainsi que du point de vue des parents et des élèves (par ex. menace de cyber-harcèlement), perte de vie privée, diminution de la motivation à apprendre, perte de contact direct avec les pairs).

Lubica Cerna, NKOS, Slovaquie, a introduit la situation dans son pays. Elle a également souligné le manque d’égalité d’accès à l’apprentissage en ligne pour les élèves, l’allongement du temps de travail des enseignants, la baisse des salaires due au manque de classes supplémentaires et le transfert de la responsabilité de l’éducation aux parents.

Finalement, Isaias Afonso, FIEDESTRA, Portugal, a pris la parole. Il a évoqué le manque de dialogue entre le Gouvernement et les syndicats, la retraite anticipée des enseignants, la possibilité de réduire le temps de travail et les restrictions au développement de la carrière des enseignants.

Elżbieta Wielg a résumé le premier jour de la réunion que le Covid-19 était devenu un problème pour tous les pays de l’UE. Tous les salariés, les enseignants, les élèves et les parents sont confrontés à des problèmes similaires, par exemple au manque de préparation de l’État à l’éducation, à l’inégalité d’accès aux technologies modernes par tous les élèves, à la crainte pour leur santé physique et mentale. Dans tous les pays faisant l’objet du débat, l’accent a été mis sur la vaccination des enseignants : l’accès et temps d’attente pour la vaccination. Des mesures correctives ont été prises dans de nombreux pays. Celles-ci ont été présentées le deuxième jour du séminaire.

Le deuxième jour, les conférenciers ont présenté les bonnes pratiques et les solutions système liées à l’apprentissage à distance à trois niveaux : au niveau national, régional et local.

Parmi elles, les plus importantes sont les suivantes :

  • Réalisation du DL sous forme de modèle hybride,
  • Communication  via les médias sociaux (syndicats – membres, enseignants - parents),
  • Coopération des inspecteurs sanitaires avec les directeurs d’école et les syndicats dans le domaine de l’évaluation épidémiologique des risques et les procédures mises en œuvre pour lutter contre le SRAS-CoV-2 dans les écoles,
  • Préparation de cours en ligne par le ministère de l’Éducation pour aider les enseignants (pédagogie à la télévision),
  • Réussite d’examens confirmant les qualifications professionnelles dans le régime sanitaire,
  • Introduction d’examens et de tests de réussite stationnaires satisfaisant aux exigences sanitaires,  
  • « Tests par gargarisme » – tests rapides
  • Mise à disposition de pièces plus grandes pour garder la distance de sécurité
  • Achat d’équipements pour les étudiants dans le besoin,
  • Utilisation de plusieurs canaux de communication entre enseignants et étudiants pour éviter l’exclusion (par ex. Microsoft Teams, Cisco Webex Meetings, Google Classroom),
  • Écoles d’été et écoles semestrielles comme occasion de compenser les lacunes dans l’éducation,
  • Enseignement hybride,
  • Vaccinations générales pour les enseignants,
  • Système de feux de circulation (vert, orange et rouge)
  • Développement, mise en œuvre et surveillance du système électronique d’aération des salles : « aération pour ne pas attraper de rhume »,
  • Promotion possible à la classe suivante sans note d’échec.

En résumé, tous les participants à la réunion s’entendent pour dire que ce qui est le plus important aujourd’hui, c’est le retour rapide des élèves et des enseignants dans les écoles. L’enseignement à distance ne se substitue pas à l’éducation à temps plein ou à la socialisation des élèves. La pandémie a des répercussions très négatives sur la santé mentale ; elle augmente le stress, provoque l’isolement, et le manque de contact avec ses pairs se traduira par des relations sociales perturbées à l’avenir. Toutefois, il convient également de se rappeler qu’avec autant de menaces, la situation actuelle est aussi l’occasion de promouvoir une éducation innovante basée sur la technologie numérique. Il est donc nécessaire aujourd’hui de trouver le juste milieu entre la minimisation des risques et le développement de nouvelles technologies dans l’enseignement. Á la fin, on a demandé aux conférenciers de choisir une recommandation et de la décrire en détail en ce qui concerne ses possibilités de mise en œuvre dans d’autres pays. Il a également été décidé de préparer une brochure dans laquelle toutes les bonnes pratiques présentées à la réunion seraient présentées.