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Stratégies inclusives et méthodologies innovantes pour le système dual

Le 17 décembre 2020, un séminaire en ligne portant sur le thème suivant « Stratégies inclusives et méthodologies innovantes pour le système dual », hébergé à Milan, organisé par FLC (Fondazione Luigi Clerici), s’est tenu en ligne, avec le soutien et l’aide financière d’EZA et de l’Union européenne.

Dr Paolo Cesana (directeur de la Fondazione Luigi Clerici) a ouvert le séminaire et expliqué que l’institution avait décidé de se pencher sur ce sujet, ainsi que sur les attentes et les objectifs de l’événement. L’intérêt et l’actualité des phénomènes à l’ordre du jour ont été soulignés à travers les événements rapportés dans les journaux de tous les pays représentés au séminaire. Ensuite la parole a été remise à :

Don Massimiliano Sabbadini, président de la Fondation Luigi Clerici, qui nous a introduits au travail du séminaire en soulignant l’importance du travail de notre secteur de formation dans le système qui se développe rapidement aujourd’hui, dans le contexte de la situation de crise que nous connaissons. Don Massimiliano a souligné combien il était fondamental d’accorder une attention particulière aux jeunes, à leur formation et à leur encadrement, d’autant plus qu’aujourd’hui, les défis, auxquels ils devaient faire face, sont multiples et complexes, aussi bien dans la vie quotidienne que dans le monde du travail qui évolue constamment et rapidement.

Piergiorgio Sciacqua, coprésident d’EZA, a souligné l’importance et l’actualité des thèmes abordés dans le séminaire. En outre, il a souhaité que ce séminaire soit le meilleur lieu pour rassembler les idées et les réflexions fondamentales dans le but d’aider les jeunes, aussi bien dans leur vie professionnelle future que dans leur vie quotidienne, où ils se sentent souvent seuls et à la recherche de repères. Piergiorgio Sciacqua a affirmé que la formation avait une grande importance. La question de la formation est de la plus haute importance précisément à l’heure actuelle qui connaît des déficits dans le domaine interpersonnel. En Italie, on parle de fonds de récupération, mais qui ne servent ni aux projets de formation, ni au soutien du système dual. L’éducation, la formation professionnelle et l’orientation devraient être au centre des préoccupations. La technologie doit être considérée comme moyen et non comme fin. Le travail dans l’environnement numérique exige de nouvelles compétences pour les enseignants et les formateurs. De nouvelles compétences numériques sont nécessaires.

La députée Valentina Aprea a parlé du thème suivant : L’école des Centennials : comme le souligne la virologue Ilaria Capua, la pandémie actuelle peut être une chance pour le changement social. Tout change, et le monde pédagogique aussi. Non seulement nous sommes en retard dans l’agenda numérique, mais nous avons également une fracture numérique importante. L’Italie a encore des problèmes considérables. Après la pandémie, nous ne devrons pas considérer les écoles comme des casernes, mais comme des campus. Au troisième millénaire, on connaîtra de nouvelles formes de fréquentation scolaire : les enseignants deviendront de plus en plus des tuteurs et des coachs, c’est-à-dire, leur tâche consistera à accompagner les élèves dans leurs apprentissages, toujours connectés grâce à l’extension de la fibre optique. Les modèles de formation existants doivent être transformés : en termes de parcours, de temps et de lieux. Nous devons moderniser les bâtiments scolaires, ne pas investir de ressources dans un système inefficace. Ce n’est pas l’enseignement, mais l’apprentissage qui doit être modernisé. Elle rapporte que l’Italie compte 1 200 écoles innovantes. Cela aurait pu être un bon chiffre il y a dix ans. Aprea souligne également l’importance de certains éléments : stem/sport/citoyenneté numérique/investissement dans le recrutement de nouvelles générations d’enseignants. En Italie, concernant l’éducation, on a la possibilité de choisir entre le public et le privé. Des coûts standards uniformes à dépenser par les étudiants qui décident librement dans quel établissement d’enseignement ils souhaitent investir, devraient être envisagés. Les fonds de relance pourraient être utilisés pour la création de campus, de centres technologiques, d’académies intelligentes, de services de placement. En outre, pour l’investissement dans une école sûre avec des soins de santé/école médicale, des outils de prévention et les transports, permettant de garantir une partie de l’autonomie avec les institutions, afin qu’elles soient libres d’organiser l’échelonnement de l’accès, avec la rotation des calendriers. Aprea a conclu par les mots de l’archevêque Delpini à Sant’Ambrogio: « Tout cela dépend de nous tous ».

Dr Roberta Galentino, psychologue clinicienne et psychothérapeute en formation, a exposé le thème suivant : « ´Les fonctions cognitives dans le monde de la formation numérique ». Elle donne un aperçu des études scientifiques qui ont été réalisées ces dernières années sur ce sujet. Elle part d’abord de la thèse suivante : il est possible que de nombreux enfants atterrissent aujourd’hui dans de nouveaux domaines de travail qui n’existent pas encore. Cela doit nous faire penser que nous ne pouvons pas continuer à enseigner de cette façon. Le fait de comprendre les données trouvées sur Internet et de les interpréter en apportant un jugement critique est une compétence non négligeable qui peut aujourd’hui être enseignée dans nos écoles. Elle affirme que l’apprentissage numérique n’est pas un apprentissage à distance, mais qu’il s’agit d’un ensemble d’outils qui facilitent l’apprentissage. Nous nous posons la question suivante : « Quelle est l’influence des technologies sur les fonctions cognitives ? ». Dans la littérature des années 2000, il est apparu clairement qu’il valait mieux éviter la technologie. Aujourd’hui, la technologie, en tant qu’obstacle au développement intellectuel, est plutôt un concept qui doit être démasqué parce que les technologies ont changé. On constate même l’influence positive de la technologie sur la portée de l’attention, sur les multitâches. En utilisant une technologie adéquate, nous pouvons améliorer certaines compétences de nos élèves. Mais nous avons besoin d’un équilibre entre la tradition et l’innovation : nous sommes aujourd’hui dans une période d’expérimentation.

Giulia Bar, dirigeante de production industrielle, équipe EDU Microsoft Italie « Un nouveau modèle d’enseignement : de l’apprentissage à distance à l’apprentissage hybride »

Alessandra Valenti, dirigeante de la réussite des clients, équipe EDU Microsoft, « L’apprentissage socio-émotionnel avec Microsoft »

Ikrame Daouane, directeur de canal du territoire académique, Microsoft Italie, « Office 365 et Minecraft Education Edition pour les écoles »

Angelo Varrati, professionnel de solutions de vente, Microsoft Italie, « Les laboratoires virtuels avec Azure Labs »

Alessandro Simonetti, spécialiste de surfaces, « La formation numérique intégrée à Surface Hub 2 »

Les cinq intervenants ont donné un aperçu des outils Microsoft visant à l’inclusion et à l’accessibilité pour les étudiants. Les outils soutiennent, entre autres, la pensée calculatrice et aident à «comment apprendre à apprendre ». Microsoft propose un large éventail de solutions allant du soutien de l’établissement d’enseignement à l’aide aux enseignants, en passant par le soutien à l’enseignement plus traditionnel, sans oublier les approches inclusives et l’apprentissage émotionnel.

Giuseppe Scaratti, professeur de psychologie du travail à l’Université catholique « Sacro Cuore », vice-président de la Fondation Luigi Clerici, a parlé du thème suivant : « L’approche numérique dans le système dual » : l’approche numérique, imposée par la situation dramatique mais aussi par l’industrialisation 4.0, est au cœur de son discours. Le professeur soutient la perspective hybride entre la distance et la présence, notamment en raison de son expérience universitaire. Il propose donc un éventail de réflexions centrées sur le cadre théorique pour une didactique numériquement élargie. L’expérience de la réussite de la formation est « Le travail élaboré », un projet financé par J.P. Morgan : c’est un travail qui a bénéficié de l’enseignement et de la didactique du projet. Aujourd’hui, avec la pandémie, nous avons également besoin d’intermédiaires technologiques et numériques pour un enseignement et une inclusion efficaces. L’objectif était de confronter les élèves à des situations difficiles, avec un défi pour leur intégration. Les facteurs clés : la dimension collaborative du réseau et la socialité qui peut caractériser une approche pédagogique. Le cadre, qui est à la base d’une logique pédagogique, devrait être hybride et combiner différentes approches. La question de la médiation est cruciale, car elle est la base de toutes les applications à notre disposition.

Dr. Luisa Treccani, secrétaire générale de la CISL, déléguée à la formation professionnelle, a parlé de « la didactique, des nouvelles technologies et de l’organisation du travail » : Dr Treccani s’est concentrée sur les trois thèmes des nouvelles technologies, le rôle de la didactique et l’organisation du travail. L’avancée technologique actuelle comprend plusieurs familles de technologies différentes. Nous avons des situations très variées. En termes de prévention et de sécurité, elles peuvent être bénéfiques. Deux approches peuvent exister : l’une par le remplacement et l’autre par l’extension. La première est centrée sur la technologie, l’autre est complémentaire : la technologie qui soutient les capacités des travailleurs fait en sorte que ceux-ci ont plus d’autonomie de décision et plus de coordination horizontale. Les technologies permettent de réduire les déchets, d’augmenter la production, de réduire les coûts et d’avoir le temps nécessaire à la réalisation de produits et/ou de services. Au deuxième point, Dr Treccani aborde la nécessité de concevoir un cursus disciplinaire (compétences techniques) à côté d’un programme transversal (compétences pour la vie). Une diatribe entre le monde de l’école et le monde du travail. La formation numérique doit dépasser l’enseignement purement transmissif. La personnalisation de l’enseignement et le rôle actif des élèves sont nécessaires : nous devons tirer la leçon de l’expérience et y réfléchir. Dans le cadre de la formation professionnelle, l’activité de l’atelier est déjà bien développée et les écoles devraient s’ouvrir à cette vision en général. Il est essentiel que ce type de transmission de compétences soit utilisé dès l’école primaire. En ce qui concerne le troisième point, l’organisation du travail, nous constatons que celui-ci est en constante évolution. Elle cite « Globotica » de Baldwin, où elle discute de l’émergence d’emplois dépendants qui nécessitent une plus grande autonomie, telle que la connaissance de la gestion des plateformes. Il est démontré qu’il est nécessaire d’évoluer avec le temps. Il faut maîtriser la technique et l’organisation, sinon on manque d’harmonie. Historiquement, il y a eu beaucoup de dichotomies et elles existent encore aujourd’hui. Il suffit de penser par ex. au travail fondé sur le travail basé sur l’organisation du travail fordiste (cadre rigide) ; d’autre part, nous devons penser à une vision du travail basée sur le rôle, avec une dimension de responsabilité fondée sur des objectifs, une plus grande autonomie et l’élargissement des capacités. Dans la relation école-travail : la variété et l’apprentissage doivent être au centre des préoccupations.

Le rôle des syndicats : révision des contrats, réflexion entre les négociations nationales et locales, intervention dans les décisions d’entreprise, participation des travailleurs à la vie de l’entreprise, rétablissement de la dimension bilatérale en tant que politique active. Nous avons besoin d’investir dans une politique active. D’affiner les capacités du travailleur en tant qu’investissement, en tant que centralité de la formation et compatibilité entre vie familiale et professionnelle.

Dr Treccani conclut par l’exemple suivant : le pacte communautaire entre l’école et le travail parmi toutes les réalités de Brescia (parties prenantes). Un engagement concret à sortir ensemble de la situation de crise pandémique et plutôt, à saisir les opportunités possibles. Nous considérons l’apprentissage à distance comme opportunité et nous faisons l’expérience de la perspective de compétences clés.

« Comparaison des modèles : comparaison de l’expérience européenne sur le sujet »

France : Laurent Da Dalto, PDG et fondateur de MIMBUS. Il parle de la façon d’utiliser la formation à la réalité virtuelle pour augmenter l’inclusion dans les métiers manuels.

Italie : Selon Marzia Maiorano, PDG de Mida Services, on est « sur la bonne voie : un bus de 1970 qui fait de la formation ! » Elle raconte son expérience de création d’un alphabet numérique en jouant avec les équipes. Elle a combiné les parties humaines et numériques en recherchant et en comprenant les significations de ce que nous utilisons tous les jours comme technologie. www.jblackbus.com

Grèce : Vaida Saulyte, directrice de la Social Hackers Academy, « Comment l’apprentissage électronique peut démocratiser la formation ». Cette réalité vise à permettre l’apprentissage pratique et à garantir des activités de valeur sociale. Il ne s’agit pas seulement de compétences basées sur l’apprentissage cognitif, mais aussi sur l’apprentissage pratique. Cette forme d’apprentissage travaille sur la motivation ; elle se concentre sur la transmission de compétences douces et sur le soutien des gens à se mettre au travail. Ses utilisateurs sont suivis par des tests d’évaluation des connaissances, la résolution de problèmes, des simulations d’entretien dans leur recherche d’emploi. Il y a aussi un soutien après la formation et des journées de carrière sont organisées. Dr Vaida dit que le taux d’abandon a fortement diminué grâce à l’approche collaborative et aux pairs de l’apprentissage. Pour les étudiants, le libre accès à leurs mentors était essentiel : un véritable soutien entre les étudiants. La Social Hackers Academy a aussi réduit les coûts de 50 % sans pour autant diminuer la qualité. Elle vend des cours en ligne aux entreprises. Elle augmente la qualité de la formation en augmentant le nombre d’étudiants : Les cours se poursuivent de manière hybride. Ce sont des exemples de meilleures pratiques en matière de politique active de l’emploi. Pendant la pandémie, cet aspect a été paradoxalement négligé. Or, il y a beaucoup de personnes en difficulté qui peuvent être soutenues.

Portugal : Maria Reina Martin, responsable de la politique sociale au sein de l’Agence Fides, « L’école numérique : et demain, les jeunes ou les machines » : Maria Reina Martin a commencé sa carrière professionnelle en tant qu’enseignante dans des lycées jusqu’en 2011. En 2020, année atypique, de nombreuses nouvelles technologies ont été utilisées dans l’enseignement au Portugal. Mais la question est : y-aura-t-il à l’avenir des jeunes ou des machines... ? C’est une provocation. Dans les années 90, elle a elle-même immédiatement utilisé des technologies pour attirer l’attention des étudiants. Puis la situation a rapidement changé : les élèves connaissaient plus d’outils que l’enseignant. Qu’est-ce que l’année 2020 nous apportera ? La société et les organisations démocratiques ne peuvent pas permettre la réalité des machines soit créée en 2020. Au Portugal, les écoles ont été fermées à 100 % depuis Pâques jusqu’à la fin de l’année. Certains disent que les jeunes ont perdu une année de vie en tant qu’étudiants, mais qu’ils ont peut-être aussi perdu une année de vie en général. Au Portugal, on a déjà fait l’expérience de l’enseignement à distance : un enseignant pour chaque matière a expliqué un certain nombre de contenus à l’écran. Car ce sont de très petites écoles qui n’avaient pas tous les enseignants à leur disposition. Le modèle d’enseignement à distance a été réintroduit en 2020. En 2020, au Portugal, un pays numérisé, il s’est avéré que tous les enfants avaient des téléphones portables, mais n’avaient pas d’ordinateur sur lequel installer des outils de travail pour l’enseignement. Un autre point est apparu, la différence de situation entre les zones centrales et les zones rurales. Au Portugal, il y a des citoyens qui n’ont toujours pas accès aux technologies.

Dans sa conclusion, Cesana souligne l’importance du facteur « humain ». En effet, les technologies ne remplacent pas les relations humaines. La vie sociale, c’est tout. La didactique hybride est une bonne chose si elle est conçue comme extension, c’est-à-dire comme « didactique avancée », selon les mots du professeur Scaratti.