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La lutte contre le travail des enfants et la traite des êtres humains

Un séminaire sur « La lutte contre le travail des enfants et la traite des êtres humains » a eu lieu du 20 au 24 octobre 2021 à Calvi / France, organisé par la CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens) avec le soutien d’EZA et de l’Union européenne.

39 représentants d’organisations de travailleurs ont participé au séminaire. Les pays suivants étaient représentés : Allemagne, Belgique, Bulgarie, France, Italie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal, Roumanie.

L’assemblée générale des nations unies a désigné l’année 2021 comme l’année de la lutte contre le travail des enfants. L’objectif à l’horizon 2025 étant d’éradiquer le travail des enfants.

Les chiffres : de 160 à 200 millions d’enfants travaillent notamment en raison de la pauvreté.

Il existe une responsabilité indéniable des entreprises (chaines de fournisseurs et sous-traitants).

Le parlement Européen vient de voter un rapport sur la surveillance des chaines de fournisseurs et sous-traitants et la commission européenne vient de lancer la procédure législative pour une directive européenne qui donnera des règles aux entreprises sur leur vigilance (responsabilité juridique).

Il existe également uns responsabilité collective en tant que consommateur. Nous devons nous informer sur la provenance de ce que nous achetons (dans quelles conditions de production).

Le consommateur peut avoir une grande influence en tant que donneur d’ordre.

Si cela peut faire augmenter certains prix ou diminuer des marges reste que, nous ne connaissons pas le prix réel de la souffrance. Il nous faut changer notre modèle économique.

Il faut donner une réponse commune au défi qu’est la lutte contre le travail des enfants et la traite des êtres humains. « Ne laisser personne de côté »

Le séminaire a été animé par Joseph THOUVENEL, secrétaire confédéral CFTC.

Ouverture du séminaire par Sigrid Schraml, secrétaire générale d’EZA sur la problématique générale de la lutte contre le travail des enfants et la traite des êtres humains dans le monde et en Europe.

Les sujets suivants ont été abordés :

  • « La lutte contre l’exploitation des êtres humains en Roumanie et au Portugal » Par Monsieur Silviu ISPAS, Directeur de l’IFES – Roumanie et Madame Maria Reina Martin, Vice-présidente de FIDESTRA – Portugal.
  • « L’être humain est-il un objet économique ? Par Madame Chantal Delsol, philosophe.
  • « La lutte contre l’exploitation des êtres humains en Allemagne », par Madame Susanne Hirschberger, Cheffe du département – la Pastorale des Travailleurs - Allemagne.
  • « Les initiatives du Gouvernement Français dans la lutte contre l’exploitation des êtres humains », par Madame Anousheh Karvar, Présidente du partenariat mondial contre le travail des enfants.
  • « Rôle et action des ONG dans la lutte contre l’exploitation des êtres humains, par Monsieur Marc Fromager, Directeur de mission Ismérie.
  • « Quel rôle le Parlement européen peut-il jouer dans la lutte contre l’exploitation des êtres humains ? par Monsieur Claude Rolin, ancien député Européen, ancien SG de la Confédération des syndicats chrétiens (CSC) - Belgique.
  • « La lutte contre l’exploitation des êtres humains en Lettonie et en Lituanie, par Madame Irina Semjonova, Confédération des syndicats libres de Lettonie.
  • « La lutte contre l’exploitation des êtres humains en Pologne, par Monsieur Robert Szewczyk, Responsable régional Solidarnosc - Pologne.
  • « La lutte contre l’exploitation des êtres humains en Bulgarie, par Monsieur Veselin Mitov, Secrétaire international PODKREPA - Bulgarie.
  • « Un exemple parmi d’autres : le travail des enfants au Congo », par Monsieur Jean-Baptiste Pandzou, Conseiller CFTC Paris
  • « Comment la présence des armées françaises et des forces internationales en Afrique participe à la lutte contre l’exploitation des êtres humains », par Monsieur le Général d’armée Bruno Dary.
  • La lutte contre l’exploitation des êtres humains, la problématique des multinationales », par Monsieur Deny Neymon, Conseil en management- ancien Directeur des Ressources Humaines du groupe SUEZ.
  • « La problématique particulière de l’agriculture », par Monsieur Pierre Jardon, délégué général CFTC Agriculture.

Résultats du séminaire

Le constat du travail des enfants, travail forcé et de la traite des êtres humains est alarmant et de surcroît exacerbé par la crise pandémique.

En ce qui concerne le travail des enfants, on projette plus de 9 millions d’enfants au travail dans les années à venir et ces données sont probablement sous estimées.

De même pour le travail forcé qui occupe 25 millions de personnes dans le monde.

Les principaux secteurs les plus touchés par le travail des enfants et le travail forcé sont : l’agriculture, la construction et le travail domestique. La traite des êtres humains concerne principalement l’exploitation sexuelle, le travail forcé et l’esclavage domestique. Les pays intervenants ont fait un bref mais exhaustif rappel des législations nationales de lutte contre ces fléaux. Cependant, encore plusieurs d’entre eux rencontrent des difficultés à mettre en pratique leur législation.

Le programme des Nations Unies pour le développement durable s’est fixé dans son objectif n°8 la promotion d’une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif, et le travail décent pour tous. Etats, ONG et Associations se mobilisent afin de lutter efficacement contre cet esclavage moderne.

Décisions

Il faut se battre contre la pauvreté qui génère l’exploitation des enfants et la traite des êtres humains. La pauvreté engendre un public fragilisé qui n’a pas les moyens de se défendre et qui pour survivre se voit contraint d’accepter l’inacceptable.

La lutte contre la pauvreté commence par l’éducation des enfants il faut que partout dans le monde l’éducation redevienne une priorité et qu’elle soit de qualité.

Il faudrait agir sur le coût du travail et l’imposition des entreprises, afin de rehausser les salaires minimaux et empêcher la concurrence déloyale entre les entreprises qui respectent les règles et celles qui ont recours au travail illégal.

Les victimes doivent être informées de leurs droits, il faut multiplier l’aide juridique notamment pour celles et ceux qui émigrent légalement dans un pays nouveau, dont ils ne connaissent pas les règles.

Enfin, effectuer un travail moral de sensibilisation sur certaines productions dites d’avenir (notamment la production de batteries pour voitures électriques pour lesquelles des enfants d’Afrique sacrifient leur jeunesse en travaillant dans des conditions inhumaines).

Agir également sur les consommateurs, par exemple sur la traçabilité sociale des produits qu’ils achètent sans les perdre dans une kyrielle de labels.