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L'égalité des chances sur le marché du travail - l'égalité des genres et la quatrième révolution industrielle

Le Syndicat républicain des employés de banques, des compagnies d’assurance et d’autres organisations financières de Serbie, RS BOFOS, en coopération avec le Centre européen pour les travailleurs (EZA) et avec le soutien de l’Union européenne, a organisé un séminaire portant sur le thème « L'égalité des chances sur le marché du travail - l'égalité des genres et la quatrième révolution industrielle », qui s’est tenu, à Belgrade en Serbie, du 2 mars au 5 mars 2022.

Plus de soixante représentants d’organisations de travailleurs originaires de Serbie, de Lituanie, de Croatie, de Belgique, du Monténégro, de Bulgarie, de Macédoine du Nord, de Roumanie et du Portugal ont participé au séminaire.

L’aspect le plus important du séminaire était l’impact de la numérisation sur l’égalité des sexes. Les participants au séminaire ont discuté de l’indice d’égalité des sexes, des stratégies d’égalité des sexes, du passage au numérique et de l’avenir du travail pour les femmes, des nouvelles technologies numériques et de l’égalité des conditions pour les femmes et les hommes sur le marché du travail, ainsi que des femmes dans les technologies de l’information et de la participation économique et politique de celles-ci.

Les thèmes du séminaire étaient importants pour les représentants syndicaux, car ceux-ci doivent renforcer les capacités afin de résoudre divers défis en matière d’égalité des sexes, en particulier dans le contexte du processus de numérisation.

En ce qui concerne les résultats du séminaire, les participants ont convenu qu’il était nécessaire d’améliorer continuellement les connaissances et les compétences des représentants syndicaux dans le domaine de l’égalité des sexes, par le biais de diverses formes de pédagogie, et de travailler à mieux informer les femmes salariées sur les lois et les autres actes juridiques qui garantissent les droits du travail, et en ce qui concerne l’égalité des sexes. Ils ont également convenu que les femmes salariées devraient être encouragées à acquérir les nouvelles connaissances nécessaires au travail à l’ère de la quatrième révolution industrielle, de même que la numérisation ne change pas la nécessité du dialogue social, et que la tâche des syndicats est de promouvoir le dialogue social et les questions qui gagnent en importance à l’ère numérique. Les participants ont convenu que la question de l’égalité des sexes devrait être intégrée dans les conventions collectives et les autres actes des entreprises, et que les syndicats devraient surveiller trimestriellement les paramètres liés à l’égalité des sexes (représentation des deux sexes au sein de la direction, salaires, etc.) et de même, faire des propositions à l’employeur pour qu’il applique des mesures correctives et des activités liées à l’égalité des sexes.

Les participants au séminaire ont adopté la déclaration fondée sur les principes des Nations unies pour l’autonomisation des femmes, dans laquelle ils ont souligné qu’ils promouvraient l’égalité des sexes par le biais d’activités syndicales, au niveau des employeurs, au niveau national et international, et qu’ils plaideraient en faveur d’un traitement équitable de toutes les femmes et de tous les hommes au travail, du- respect et du soutien des droits de l’homme et de la non-discrimination. Ils ont souligné qu’il était nécessaire de s’efforcer d’établir une culture de leadership d’entreprise adaptée à l’égalité et d’assurer la santé, la sécurité et le bien-être de tous les salariés. Ils ont également souligné qu’il était nécessaire d’insister sur le principe de l’égalité de rémunération pour un travail égal à salaire égal, quel que soit le sexe du salarié, de la femme salariée, et sur un système d’avancement professionnel équitable pour chaque salarié, indépendamment de la différence entre les sexes, ainsi que de promouvoir l’enseignement, la formation et le développement professionnel pour les femmes et les hommes,  c’est-à-dire en faveur de l’égalité d’accès au développement professionnel.

Tout ce qui a été souligné dans la déclaration peut être appliqué par le biais de négociations en vue de la conclusion de conventions collectives, du suivi de la mise en œuvre de la convention collective et des points de vue exprimé par les syndicats en public, en vue de promouvoir l’égalité des sexes.

Le vendredi 4 mars, les participants ont visité le Bureau de l’ONU, les Femmes en Serbie, l’Agence des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Au Bureau de l’ONU, les Femmes en Serbie, les participants ont été accueillis par le coordinateur de l’ONU résidant en Serbie, François Jacob, l’analyste de projet technique Natalija Ostojić, la coordinatrice du programme de budgétisation sensible au genre, les Femmes de l’ONU, Olja Janković Leković, et Nevena Marčeta, chargée de projet des Femmes de l’ONU.

François Jacob, coordinateur de l’ONU résidant en Serbie, a présenté aux participants les activités du Bureau de l’ONU, les Femmes en Serbie, à savoir : la planification stratégique, le développement de l’économie, les partenariats, le développement des finances, la gestion et l’établissement de rapports sur les données et les résultats, la communication et le plaidoyer. Au cours de la visite, les participants ont reçu des brochures sur : « La valeur économique des prestations de soins non rémunérées en République de Serbie » ; et sur les « Objectifs de développement durable ». La présidente de RS BOFOS, Mara Erdelj, a remis aux hôtes du Bureau de l’ONU, les Femmes en Serbie, la déclaration adoptée et signée par les participants.

Au cours de la visite, ils ont discuté de la question de savoir si les femmes perdraient davantage leur emploi au cours de la quatrième révolution industrielle et si leurs emplois seraient remplacés par une technologie moins chère et plus rapide, de même  si les femmes étaient suffisamment instruites en informatique et prêtes à passer à un emploi numériquement géré et à des professions futures pour lesquelles nous ne savons pas exactement à quoi cela ressemblera.

Il est important de souligner que la coopération de RS BOFOS avec l’Organe de coordination pour l’égalité des sexes du Gouvernement de la République de Serbie, ainsi qu’avec le Bureau de l’ONU, les Femmes en Serbie, se poursuivra à l’avenir sur ces questions et d’autres questions communes.

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Le secteur des services financiers, comme beaucoup d’autres, est confronté à un modèle de travail changeant avec la croissance des emplois flexibles et une plus grande interaction avec la technologie. En outre, les femmes ont tendance à utiliser des conditions de travail flexibles et à travailler à domicile. Depuis le début de 2020, les mesures mises en place par les gouvernements pour contenir la pandémie de COVID-19 ont encore accéléré le rythme de la transformation numérique. Les écarts entre les sexes dans la main-d’œuvre, en particulier pour les femmes qui occupent des postes de direction, sont restés pratiquement inchangés et les progrès ont stagné, malgré la croissance du nombre de femmes qui acquièrent une formation, dépassant les taux observés chez les hommes dans la plupart des pays.

Les syndicats doivent insister sur les questions suivantes :

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  1. Il est nécessaire d’améliorer continuellement les connaissances et les compétences des représentants syndicaux dans le domaine de l’égalité des sexes, par le biais de diverses formes d’enseignement. En outre, il est nécessaire de travailler à mieux informer les femmes salariées sur les lois et les autres actes juridiques qui garantissent les droits du travail, et en ce qui concerne l’égalité des sexes.

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  1. En ce qui concerne les stéréotypes et les préjugés sexistes, les représentants syndicaux peuvent également jouer un rôle important dans leur réduction, tant au niveau de l’entreprise qu’aux niveaux sectoriel et national. Les syndicats peuvent améliorer leurs actions par des actions visant à briser le tabou sur la réservation des postes de direction aux hommes.

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  1. Les syndicats doivent être pleinement préparés à faire face aux défis modernes du marché du travail qui découlent de l’impact de la numérisation. Les femmes salariées devraient être encouragées à acquérir de nouvelles connaissances nécessaires au travail à l’ère de la quatrième révolution industrielle.

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  1. Les conditions de la numérisation ne changent pas la nécessité du dialogue social. La tâche des syndicats est de promouvoir le dialogue social avec des questions qui gagnent en importance à l’ère numériques.

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  1. La question de l’égalité des sexes doit être intégrée dans les conventions collectives et les autres actes de l’entreprise.

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  1. Les syndicats devraient également être prêts à aborder les questions d’égalité des sexes et d’inégalité des salaires lorsqu’il s’agit des négociations collectives, de sorte que la formation susmentionnée des syndicats à cet égard est cruciale. Les syndicats devraient surveiller les paramètres trimestriels liés aux questions d’égalité des sexes (représentation des deux sexes au sein de la direction, salaires, etc.), ainsi que fournir des propositions à l’employeur pour que celui-ci applique des mesures correctives et des activités liées à l’égalité des sexes.