Du 11 au 12 juin 2021, un séminaire portant sur l’« Incidence de la pandémie de coronavirus sur l'emploi et le dialogue social », organisé par NKOS (Nezávislé krestanské odbory Slovenska), avec le soutien et l’aide financière d’EZA et de l’Union européenne, s’est déroulé à Ružomberok en Slovaquie.
Le séminaire était organisé de manière hybride. Les participants étaient des représentants d’organisations de travailleurs originaires de Slovaquie, de République tchèque, de Pologne, de Hongrie, d’Albanie et de Lituanie.
L’objectif du projet était basé sur l’expérience des partenaires sociaux, la recherche internationale pour analyser les impacts économiques, sociaux et sur l’emploi de la pandémie de COVID-19 sur le marché du travail et pour proposer des options de protection sociale des salariés en temps de crise.
Nous avons cherché des réponses aux questions suivantes :
Quel impact la pandémie a-t-elle eu sur la société en général et quel impact a-t-elle eu sur les groupes individuels de population (seniors, enfants) ?
Quel impact la pandémie de covid19 a-t-elle eu sur les différents secteurs de la société (formation, petites et moyennes entreprises, secteur des services) ?
Quels sont les problèmes les plus courants identifiés sur le lieu de travail ?
Comment l’expérience de la pandémie s’est-elle manifestée dans les nouvelles négociations collectives?
Quelle a été l’expérience des partenaires européens étrangers ?
La pandémie de COVID-19 et ses conséquences socio-économiques de grande portée, appelle à un dialogue social tripartite efficace et à une coopération réunissant les gouvernements et les organisations d’employeurs et de travailleurs pour concevoir des stratégies et des politiques efficaces en vue de faire face à ses impacts. Les syndicats ont déjà été actifs en concevant et en influençant des mesures à tous les niveaux afin de protéger les travailleurs lorsqu’ils retournent sur leur lieu de travail.
Après que la crise sanitaire du COVID-19 a frappé le monde et que des milliers de personnes ont perdu la vie, les travailleurs européens doivent maintenant faire face aux conséquences sociales et économiques massives de la pandémie. Malgré les mesures prises pour amortir l’effet du confinement sur l’emploi et les entreprises, les prévisions économiques illustrent une situation extrêmement inquiétante. Les réformes du droit du travail menées dans certains pays (Slovaquie également) ont déjà considérablement affaibli la capacité des représentants des travailleurs à engager un véritable dialogue avec la direction pour traiter les cas critiques.
Les visiteurs de la conférence ont été accueillis par Ľubica Černá, présidente de NKOS, ainsi que par le membre du conseil d’administration de NKOS, Radislav Kendera.
LA PANDÉMIE A-T-ELLE CHANGÉ NOS VIES ?
L’intervenante était Prof. Anna Lesňáková, chef du département des maladies infectieuses de l’hôpital militaire central de Ružomberok, professeur à la Faculté de santé.
Elle a présenté la prévention de la transmission de la COVID-19 qui s’applique à tous les lieux de travail et à toutes les personnes sur le lieu de travail, y compris le lavage fréquent des mains ou leur désinfection à l’aide d’un désinfectant pour les mains à base d’alcool, l’hygiène respiratoire telle que se couvrir la bouche lorsqu’on tousse, la distanciation physique d’au moins 1 mètre ou plus, selon les recommandations nationales, le port du masque lorsque la distanciation n’est pas possible, le nettoyage et la désinfection réguliers de l’environnement, et limiter les déplacements inutiles. Elle a accentué que le vaccin était la dernière étape dans nos efforts pour revenir à un mode de vie plus normal.
SOUTIEN ET ASSISTANCE AUX ÉTUDIANT-E-S ET AU PERSONNEL DURANT LA PANDÉMIE
Les participant-e-s ont visité le Centre de soutien et d’assistance de l’Université. Katarína Markovičová, directrice du centre de soutien et d’assistance, a présenté le programme du centre et la situation réelle. Le fait de prendre soin de soi peut mieux vous aider à prendre soin des autres. Pendant les périodes de distanciation sociale, il est particulièrement important de rester en contact avec ses amis et sa famille. Aider les autres à faire face au stress par le biais d’appels téléphoniques ou de chats vidéo peut vous aider, vous et vos proches, à vous sentir moins seuls ou isolés.
COMPÉTENCES DES REPRÉSENTANTS DES SALARIÉS ET NÉGOCIATIONS COLLECTIVES DURANT LA PANDÉMIE DE COVID-19
Intervenant : Marek Švec, doctorat, maîtrise en droit, avocat, membre du conseil d’administration de l’Association du droit du travail.
Il a expliqué que la pandémie affectait également les organisations de travailleurs. Les syndicats ont fait et continuent de faire un travail important tout au long de la pandémie pour soutenir leurs membres et la population en général. Les syndicats ont participé activement à l’élaboration des politiques par le biais du dialogue social afin d’influencer les décisions politiques, telles que les programmes de maintien dans l’emploi, les subventions salariales et l’extension de la protection sociale aux travailleur-se-s les plus vulnérables. Les syndicats ont également été en première ligne des négociations avec les employeurs pour atténuer les effets négatifs de la crise, allant des mesures de sécurité et de santé au travail (SST) au télétravail.
PROTECTION DE LA SÉCURITÉ ET DE LA SANTÉ AU TRAVAIL DURANT LA PANDÉMIE DE COVID-19. RETOUR SUR LE LIEU DE TRAVAIL APRÈS LE COVID-19 – ADAPTATION DES LIEUX DE TRAVAIL ET PROTECTION DES TRAVAILLEURS
Intervenant : Ivan Černý, inspecteur de la santé et de la sécurité de NKOS. Il a donné des informations sur la modification de la loi sur la santé et la sécurité et des conseils pratiques pour rendre le télétravail à domicile aussi sain, sûr et efficace que possible.
COMMENT LA PANDÉMIE A AFFECTÉ LA VIE DES SENIORS
Intervenante : Lidmila Nemcová, vice-présidente de l’Union européenne des personnes âgées, République tchèque.
Elle a souligné que vieillir n’était pas une maladie et ne devait pas être considéré comme tel. Elle a également souligné que la solitude était un gros problème chez les générations plus âgées, en particulier en raison de la pandémie actuelle.
RENFORCEMENT DE L’EUROPE SOCIALE DURANT LA PANDÉMIE DE COVID-19
Aneta Szczykutowicz, première intervenante, membre du Conseil EZA. Elle a informé sur les objectifs, les activités et le programme pédagogique d’EZA pour le « Dialogue social européen ».
IMPACT DE LA PANDÉMIE DE COVID 19 SUR LES DOMAINES SOCIAUX. Table ronde
Panélistes : Boleslav Vraný,hKaP République tchèque, Aneta Szczykutowicz, FNS EDSLublin, Pologne, Jaroslav Klaška, KOK République tchèque
Impact de la pandémie de COVID sur l’emploi en République tchèque. L’intervenant Boleslav Vrany a informé que la vie dans le pays était revenue à la normale, à l’exception de quelques mesures préventives, telles que des masques faciaux dans les transports en commun ou un nombre limité de personnes dans les magasins. L’analyse révèle que les mesures ont eu un impact considérable sur les services qui jouent un rôle moins important que les biens dans les exportations tchèques.
Intégration sociale et entrepreneuriat social. Aneta Szczykutowicz a révélé que la Pologne a été l’un des premiers pays européens à fermer ses frontières en réponse au COVID-19. La pandémie a été très éprouvante pour les jeunes travailleur-se-s polonais-e-s, tant du point de vue de l’emploi que de la carrière. Près de vingt-huit pour cent (soit plus d’un sur quatre) de ceux et celles qui avaient un emploi avant l’épidémie ont complètement cessé de travailler, notamment ceux et celles qui travaillaient dans les services, la vente, l’artisanat et les métiers connexes. C’est plus élevé que la moyenne mondiale d’une personne sur six.
Le dialogue social durant la pandémie de COVID-19, le point de vue de la République tchèque. Adoption d’un programme de soutien aux entreprises appelé « Antivirus », la version finale du programme de protection de l’emploi Antivirus, dans lequel l’État contribuera aux salaires des employeurs. Les entreprises doivent remplir plusieurs conditions, par exemple elles doivent respecter strictement le Code du travail, les salariés ne doivent pas être en période d’essai et les employeurs doivent payer les salaires et effectuer toutes les déductions légales. Ils doivent également prouver que tout problème de liquidité est lié à la pandémie de COVID-19. Le montant de la rémunération de l’État versée aux employeurs est déterminé à partir du salaire brut moyen, y compris les cotisations obligatoires (48 400 CZK), et dépend des raisons ayant constitué « un obstacle au travail » des salariés. Les employeurs pourront demander une cotisation dans deux régimes par l’intermédiaire de l’Office du travail.
IMPACT DE LA PANDÉMIE DE COVID 19 SUR LES DIFFÉRENTS SECTEURS ÉCONOMIQUES ET LA FORMATION. Panel de discussion
Panélistes : Monika Drag, École supérieure d’entrepreneuriat et d’administration de Lublin PL., Andras Bardocz Todor, KPSZT Hongrie, Sali Metani de l’Aide sociale et du travail social, Université Rīga Stradiņš, Lettonie, SAUATT Albanie, Assoc. Prof. Lolita Vilka, Chef de département, Département de la protection sociale et du travail social, Université de Rīga Stradiņš, Lettonie.
La distanciation sociale et l’impact de la pandémie sur la vision de la Pologne par les étudiant-e-s et le personnel universitaire. Monika Drag a informé de la situation pandémique dans les universités. Les formes d’apprentissage en ligne introduites en raison des contraintes liées à la pandémie étaient quelque chose de nouveau et d’inconnu pour les étudiants qu’ils ont dû apprendre. Surtout les étudiant-e-s au cours de leurs premières années d’études (qui sont généralement difficiles de toute façon), et qui sont habitué-e-s à un mode d’étude différent, déjà appliqué dans les écoles secondaires supérieures. Étudier à la maison nécessite généralement plus d’autodiscipline et de motivation pour suivre les modules de cours en ligne, en particulier dans la période antérieure où les étudiant-e-s s’habituent au nouveau système, ce qui pourrait être perçu comme augmentation des obligations d’étude.
Impacts de la pandémie de COVID-19 sur la formation professionnelle en Hongrie. Les écoles deviennent un environnement de travail plus dangereux pour les enseignant-e-s et les élèves, il est important de s’adapter aux changements malheureux qui sont présents. La violence dans les écoles contre le personnel est une menace plus grande qu’elle ne l’était autrefois, de nombreux élèves manquant de respect pour les figures d’autorité. Travailler dans un environnement aussi difficile peut être pénible pour de nombreux enseignant-e-s et s’assurer que les bonnes mesures de sécurité sont en place peut rendre la tâche un peu plus facile. Les écoles examinent les défis auxquels les enseignant-e-s sont confronté-e-s et comment ils/elles peuvent intégrer de nouvelles procédures de sécurité dans la gestion de l’institution. C’est la raison pour laquelle, dans notre pays, la discipline n’est pas seulement la règle des enseignant-e-s, par exemple en Hongrie, il y a quelques mois a introduit le poste de brigadier scolaire. « Le brigadier scolaire (sans droit d’utiliser des armes) dispose d’un moyen coercitif et accomplit une tâche publique avec des droits spéciaux. » Cela signifie qu’il peut avoir recours à la violence physique.
L’impact de la pandémie de covid-19 sur les entreprises en Albanie. Les ajustements à l’emploi en Albanie ont été très répandus. Vingt-huit pour cent des entreprises ont réduit le nombre de travailleurs permanents. Le soutien le plus important du gouvernement au niveau des entreprises semble avoir été les subventions salariales, qui constituent un instrument efficace pour pallier les chocs temporaires.
L’impact du covid-19 sur le marché du travail en Lettonie. Le taux de chômage le plus élevé depuis le début de la crise du Covid-19 a été atteint au deuxième trimestre de 2020, lorsque le taux de chômage moyen est passé à 8,6 % en Lettonie.
Plusieurs participants ont rendu compte de l’état actuel de la propagation de la pandémie de covid-19 dans leur pays. Nous avons discuté ensemble des mesures prises pour protéger la population et l’économie. La crise du Covid-19 a grandement touché chacun et chacune dans le monde. Mais les travailleur-se-s des services de santé et d’autres domaines de soins, ainsi que ceux et celles qui travaillent dans des services et des secteurs essentiels tels que la vente au détail, la production alimentaire et les transports, ont assumé le plus. Ils ont également pris les plus grands risques, leur santé et leur sécurité au travail étant trop souvent insuffisamment protégées.
EXPÉRIENCES ET AUTRES DÉFIS POUR LA PÉRIODE POSTCOVID.
Les intervenants : Martina Radošovská, Martina Dlholucká, Gabriela Dušová, Zuzana Mikulíková, Ján Šunderlík (représentants de NKOS) ont présenté les bonnes pratiques de la formation en ligne.
L’un des domaines auxquels est confrontée cette situation inattendue et entièrement nouvelle est l’éducation, qui se déroule traditionnellement en personne (à moins que nous ne considérions les études universitaires à temps partiel fréquentées généralement par des personnes qui sont en même temps pleinement salariées). De toute évidence, toutes les étapes de l’enseignement sont touchées, allant de l’enseignement primaire à l’enseignement secondaire, en passant par l’enseignement supérieur et la formation. Les enseignant-e-s doivent trouver des solutions pour aborder de manière appropriée le contenu à enseigner, beaucoup d’entre eux et d’entre elles n’ayant jamais utilisé les plateformes en ligne disponibles auparavant, pas plus que les élèves et les étudiant-e-s.
Recommandations
La crise affecte également gravement les fonctions essentielles des syndicats, ce qui soulève des questions importantes : comment le COVID-19 affecte-t-il la capacité des syndicats à influencer l’élaboration des politiques et à s’engager dans un dialogue social inclusif et efficace ? Quelles sont les capacités des syndicats à être la voix de TOUS les travailleurs ? Et dans quelle mesure les gens ont-ils compté sur les syndicats pendant la crise pour améliorer la protection du travail et la protection sociale ? En effet, le fait de poser ces questions permet aux dirigeants syndicaux de réfléchir à ce que ces transitions signifient pour leurs organisations. Il est important de comprendre les implications des transitions pour les membres, tous les membres, dans leur diversité. Les syndicats doivent connaître l’importance de ces transitions pour leur fonctionnement organisationnel. Le contexte actuel oblige les organisations de travailleurs à faire le point sur les risques et les opportunités engendrés par les multiples changements dans le monde du travail, y compris la pandémie de COVID-19 en cours, et à envisager des scénarios possibles de changement progressif.