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Le rôle des organisations et représentants des travailleurs dans le développement et la consolidation de la dimension sociale de l'Europe

Du 26 au 27 novembre 2019, un séminaire sur « Le rôle des organisations et représentants des travailleurs dans le développement et la consolidation de la dimension sociale de l'Europe » a eu lieu, organisé par BIE Int. (Bouw-Industrie et Energie International), avec l’aide financière de l’EZA et de l’Union européenne. Plus de 40 représentants d’organisations de travailleurs de Belgique, d’Espagne, d’Italie, de Pologne, de Hongrie, de Suède, d’Allemagne, d’Autriche, de France et d’Estonie ont participé au séminaire.

Dans le cadre du Parlement européen nouvellement élu et de la nouvelle Commission européenne, une réflexion a été organisée sur les priorités de l’UE et des syndicats pour les cinq prochaines années. Et sur la manière de mieux coordonner les politiques syndicales afin de mieux influencer l’élaboration des politiques au niveau de l’UE. 

Pour commencer le séminaire, Votewatch a donné un aperçu détaillé des résultats des élections européennes organisées du 23 au 26 mai 2019 dans tous les États membres de l’UE. Une attention particulière a été accordée aux changements de force politique dans et entre les groupes politiques et à l’impact sur la composition du nouveau Parlement européen. Votewatch a esquissé les principales tendances politiques au niveau de l’UE et dans les différents États membres de l’UE. Sur la base de la nouvelle composition du Parlement européen et de la nouvelle Commission européenne, Votewatch a donné les grandes lignes des changements possibles dans les différents domaines politiques, avec une attention spécifique pour le domaine social. 

Après cette introduction, nous avons reçu une mise à jour d’un certain nombre de pays sur leurs priorités et leurs attentes. Jorg Tagger, de la DG Emploi de la Commission européenne, a exposé certaines des priorités de la Commission. Il a déclaré que la Commission von der Leyen continuerait et développerait davantage la correction sociale initiée par la Commission Juncker. On accorderait la priorité à l’opérationnalisation du pilier des droits sociaux. Comme annoncé lors de l’audience au Parlement européen, une initiative de salaire minimum/revenu minimum peut être attendue dans les cents premiers jours de la nouvelle Commission. L’autre dossier important est l’accord vert. 

En réaction, les fédérations syndicales européennes, UNI Europa et la FETBB ont exprimé certaines inquiétudes. Les deux fédérations se sont félicitées de l’apparente tournure sociale et écologique de la nouvelle Commission, mais elles ont mis en garde contre le fait de ne présenter aucune proposition sans un dialogue social approprié. Pour la FETBB, la lutte contre le dumping social reste l’une des plus grandes priorités. Cela est également beaucoup lié au fonctionnement équitable du marché intérieur. L’autre inquiétude est l’impact de l’accord vert sur les industries à haute consommation énergétique, tels que l’industrie du ciment et l’industrie chimique. Les syndicats ne s’opposent pas à l’écologisation de l’économie et aux objectifs ambitieux de l’UE en tant que tels, mais exigent que les mesures d’accompagnement aient une transition juste.  

La deuxième journée a commencé par un forum sur le dialogue social et les différentes opinions provenant de ces dialogues sociaux. Les représentants des fédérations syndicales et patronales de l’industrie du bâtiment, de la chimie et du papier ont réfléchi aux défis et aux possibilités de dialogue social renouvelé au niveau de l’UE. Les partenaires sociaux ont exprimé leur volonté de travailler avec les législateurs sur une meilleure législation et donc sur une meilleure protection des travailleurs et des entreprises. 

Après presque deux jours de discussion, Peter Besselmann (Gestion partagée DG Emploi, Affaires sociales, Inclusion - Commission européenne) a présenté la nouvelle architecture des différents fonds structurels, tels que le FSE, le Forum européen de la qualité et le Fonds pour la mondialisation. Besselmann a également annoncé la création d’un nouveau fonds de transition équitable. Une discussion intéressante a suivi, où les interventions et les points de vue antérieurs ont été réitérés et liés au financement et à d’autres soutiens offerts par la Commission. 

Le séminaire a été clôturé par Liina Carr, qui, au nom de la Confédération européenne des syndicats (CES), a résumé les nombreux dossiers qui nous attendaient.