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Le partenariat social de tous les facteurs pertinents et la mise en œuvre des réformes structurelles en République de Macédoine du Nord, les pays de la région et les États membres

Du 4 au 7 juin 2019, un séminaire portant sur « Le partenariat social de tous les facteurs pertinents et la mise en œuvre des réformes structurelles en République de Macédoine du Nord, les pays de la région et les États membres » s’est déroulé à Struga, en Macédoine du Nord, organisé par YHACM - UNASM - UIATUM (Union des syndicats autonomes indépendants de Macédoine), avec l’aide financière d’EZA et de l’Union européenne. Le séminaire faisait partie du projet spécial d’EZA pour les organisations de travailleurs dans les Balkans occidentaux.

Quarante-neuf représentants des organisations de travailleurs venus d’Albanie, de Bulgarie, du Kosovo (en tant qu’invités), de la Macédoine du Nord, du Monténégro et de Serbie ont participé au séminaire.

Le président de l’UNASM, Slobodan Antovski, a ouvert le séminaire et mentionné que les plus gros problèmes devenaient drastiques et graves d’une année à l’autre, que le nombre de travailleurs diminuaient et que la pauvreté augmentait en conséquence. L’UNASM entreprend différentes activités en vue d’améliorer le dialogue social en Macédoine du Nord, en améliorant le code du travail et les conventions collectives et en soutenant les bonnes relations avec les partenaires sociaux concernés, ainsi qu’en participant à la loi sur le salaire minimum, tout en insistant sur le travail décent. Les travailleurs n’ont pas assez de revenus pour couvrir leurs frais de base courants, ils ne peuvent pas définir la compatibilité entre vie familiale et professionnelle. Les jeunes sont au chômage et ils ne peuvent pas sortir de leur pays pour voir comment leurs pairs se battent pour leurs droits, les ouvriers du textile ne sont pas organisés en syndicats, ou, en un mot, la société de Macédoine du Nord est dans une situation désespérée et difficile.

Le projet « Partenariat Social de tous les facteurs pertinents » et la mise en œuvre des réformes structurelles dans la République de Macédoine du Nord, les pays de la région et les États membres de l’UE a été promu au cours de la discussion.

L’objectif du séminaire était de sensibiliser davantage les membres des syndicats, des représentants du Ministère, des universités et d’autres experts dans le domaine des relations du travail au partenariat social et à la participation des travailleurs au développement et à la mise en œuvre de réformes structurelles, en échangeant les expériences et les pratiques des autres États membres de l’UE.

Au cours de ses longues années de fonctionnement, l’UNASM a perçu une série d’irrégularités dans la mise en œuvre du dialogue social en République de Macédoine du Nord. L’UNASM a beaucoup répondu à la mise en œuvre des actes législatifs ayant entraîné les mauvaises étapes parcourues par les organisations syndicales en matière de protection des droits des travailleurs. La République de Macédoine du Nord a signé de nombreuses conventions internationales sur la protection des droits des travailleurs, mais, malheureusement, celles-ci ne sont pas suffisamment respectées par le Gouvernement, ce qui mène à des tensions sociales et à la violation des lois et des règlements.

Les Balkans occidentaux sont la préoccupation centrale de l’Union européenne, compte tenu que tous les pays sont confrontés aux mêmes problèmes ou à des problèmes similaires. Une partie des institutions ne tient pas compte de la situation réelle. Le dialogue social est mauvais ou inexistant, les syndicats sont politisés, et il n’y a aucune représentation réaliste.

Le séminaire a une importance cruciale, compte tenu du besoin de solidarité des syndicats à se rejoindre ayant le même but de réalisation de l’objectif qui est de protéger les droits des travailleurs. Nous devons souligner que l’UNASM met l’accent sur l’importance de la réalisation du séminaire de ce genre qui est généreusement financé par EZA.

Selon le professeur Konstantin Petkovski, docteur, à l’Université St. Cyril et Methodius : l’amélioration du dialogue social peut être atteinte en mettant en œuvre des réformes structurelles. Il est important que le partenariat social comprenne un modèle social qui change l’état d’esprit. Les questions sociales sont intéressantes pour les travailleurs, les employeurs et le Gouvernement et le contrôle et la correction des erreurs commises par toutes les parties prenantes sont nécessaires.

Le représentant du Ministère des politiques sociales et du travail a présenté au Ministère sa présentation sur le thème suivant : « Le renforcement du dialogue social via la réglementation juridique et les mécanismes qui sont entrepris pour se rapprocher de l’Union européenne ». Il a également présenté une recherche sur la méfiance dans les syndicats, à propos de laquelle, on s’est posé la question sur la phase de mise en service de ce genre d’étude par le Ministère et sur ce que le Ministère voulait faire pour améliorer la situation, à laquelle il a répondu que la recherche était menée par l’Ambassade britannique , ce qui signifie que cela n’était pas dans l’intérêt du Ministère et des partenaires sociaux.

Slavica Jaukovikj, responsable des travaux de la direction des syndicats au sein de l’Union des syndicats du Monténégro, a parlé de la situation au Monténégro en ce qui concerne les réformes qui ont été introduites et les progrès réalisés au sujet des droits des travailleurs.

Marija Martiniкј, directrice du Centre de formation et de recherche au sein de NEZAVISNOST, en Serbie, a parlé du mode et des activités entrepris pour renforcer le dialogue social en Serbie.

Le représentant des syndicats indépendants d’Albanie BSPSH a parlé de la situation des syndicats en Albanie et des difficultés auxquelles devaient faire face les partenaires sociaux en matière de dialogue social.

Emil Krstanovski, coordination nationale de l’OIT en République de Macédoine du Nord, a déclaré que l’OIT, en tant qu’organisation, célébrait cette année son centième anniversaire d’existence, lorsqu’elle fut fondée en 1919 avec le traité de Versailles, sous la devise de pas de PAIX sans DIALOGUE SOCIAL. L’OIT représente les droits du travail et elle est la seule organisation où tous les partenaires sociaux ont une importance égale. Il a donné une vue d’ensemble des principaux défis pour le dialogue social dans la région des Balkans occidentaux et présenté le programme de travail décent du pays 2019-2022 pour la Macédoine du Nord.

Avi Ajdini, président de la BSPK (syndicats indépendants du Kosovo), a parlé de l’expérience et des pratiques du Kosovo et mentionné le rôle et l’importance de l’amélioration du dialogue social, bien que la conscience soit seulement légèrement surélevée et n’ait pas encore atteint un niveau satisfaisant.

Andres Andreev, coordinateur régional de PODKREPA, a parlé des expériences vécues depuis que la Bulgarie était devenue un État membre de l’Union européenne. Le dialogue social en Bulgarie est approuvé conformément aux normes de l’UE. Cependant, les partenaires sociaux ont encore beaucoup à faire en raison du faible taux de syndicalisation, des problèmes causés par la privatisation et du manque de possibilité de former des organisations syndicales dans le secteur privé.

Mile Boshkov, représentant de la Confédération des entreprises de la Macédoine du Nord (BKM) et Rade Nenadikj, de l’Association de l’agence du travail intérimaire, ont discuté du rôle des partenaires sociaux du point de vue des employeurs. Ils ont souligné le problème de la réduction des effectifs dont on sait qu’elle n’est pas nécessaire sur le marché du travail, tandis que les secteurs individuels sont confrontés au déficit de main-d'œuvre qualifiée.

Rôle des partenaires sociaux dans le processus de mise en œuvre des réformes structurelles en République de Macédoine du Nord :

  • Slobodan Trendafilov, Union des syndicats de Macédoine (SSM)
  • Marjan Risteski, président de la Confédération des syndicats de Macédoine (HLGHW)
  • Divna Zmejkoska, vice-présidente de l’UNASM

Les représentants des syndicats ont ouvert une discussion sur les réformes structurelles où ils ont conclu qu’une restructuration était nécessaire. Il est nécessaire d’étendre toutes les réformes structurelles et que toutes les parties prenantes y prennent part. Divna Zmejkovska a souligné qu’un très petit nombre de femmes assumaient des fonctions élevées et étaient présentes dans les organes de décision des syndicats, ce qui signifie que le concept d’égalité des sexes n’a pas été pris en compte. Il n’y a donc pas suffisamment de coopération entre les organisations de femmes au sein des syndicats.

On a également souligné que, en raison du manque d’application des lois dont la loi sur la protection de harcèlement sur le lieu de travail, l’égalité des chances et l’interdiction de toute discrimination, les travailleurs voyaient leurs droits bafoués.

Conclusions les plus importantes

  • Le modèle, qui consiste à avoir tous les syndicats rassemblés autour d’une table avec les employeurs et les représentants du Ministère du travail et des politiques sociales, devrait être mis en œuvre.
  • La solidarité entre les syndicats devrait être renforcée.
  • L’échange d’informations et d’expériences, tant au niveau national qu’international, doit être fait dans la compréhension et le respect mutuel.
  • Si nécessaire, la coalition des syndicats devrait être établie.
  • Les représentants des syndicats devraient être inclus avec les pays candidats dans le processus d’adhésion à l’UE.
  • On a remarqué l’instabilité politique avec de courtes périodes de stabilité.
  • La déficience et l’insuffisance du dialogue social sont courantes dans la région.
  • Les organisations de travailleurs ont une faible visibilité en public.
  • On manque d’information sur le fonctionnement
  • et l’expertise sur les stances du Conseil économique et social est insuffisante.
  • Le compromis est une notion abstraite, surtout quand il s’agit de questions complexes.
  • Les syndicats ont le droit de participation dans le Conseil économique et social.
  • Le Conseil économique et social a un faible niveau de participation à la suggestion des projets de loi.
  • Il n’y a aucun mécanisme national pour surveiller la mise en œuvre des recommandations.
  • Le suremploi existe dans le secteur public.
  • La mise en réseau des sections féminines au sein des syndicats est nécessaire.
  • Les questions de la migration sur le marché du travail doivent être revues.
  • Une formation de grande qualité doit être assurée pour les équipes professionnelles parce que celle-ci a été négligée dans la plupart des pays de la région.
  • Les gens devraient avoir la possibilité d’acquérir des connaissances et des compétences avant de pouvoir entrer sur le marché du travail.
  • La numérisation et la manipulation plus aisée de cette nouvelle forme de fonctionnement ainsi que les défis qu’elle apporte doivent être discutés.