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Trois ans après les agendas migration et sécurité : où en est le secteur public ?

Du 20 au 22 septembre 2018, un séminaire portant sur « Trois ans après les agendas migration et sécurité : où en est le secteur public ? », a eu lieu à Bucarest/Roumanie, organisé par EUROFEDOP (Europese Federatie van het OVERHEIDSPERSONEEL), avec l’aide financière d’EZA et de l’Union européenne.

Les attentats terroristes ont coûté la vie à de nombreuses personnes innocentes dans plusieurs pays européens et les conflits armés, ainsi que l’absence de toute perspective d’une vie décente, ont fait que des centaines de milliers de personnes d’Asie et d’Afrique ont décidé de fuir leur pays d’origine et de chercher une vie meilleure sur le continent européen.

Afin de faire face à la situation qui est devenue dramatique en 2015, l’Union européenne a compris qu’elle devait donner un nouvel élan à ses politiques de migration et de sécurité et a publié à cette fin son agenda européen en matière de migration et d’agenda européen en matière de sécurité, respectivement en mai et avril 2015.

La Fédération européenne des employés des services publics (EUROFEDOP) souhaite souligner le rôle central joué par le personnel des services publics dans la mise en œuvre de toute politique de migration et de sécurité dans n’importe quel pays européen et a organisé dans ce but un séminaire pour en savoir plus sur la manière dont ces questions sont traitées dans les différents pays européens où EUROFEDOP a des organisations membres.

De nombreux délégués syndicaux des organisations membres ont ainsi eu l’occasion de faire un rapport sur leur situation nationale. Outre les informations de première ligne fournies par ses organisations membres, EUROFEDOP a invité des experts des institutions européennes, des fédérations patronales, des autorités régionales et de la société civile qui ont contribué à clarifier les sujets en jeu avec les problèmes de migration et de sécurité tels qu’ils se produisent aujourd’hui sur le continent européen.

On a donné des définitions de ce que l’on entend par le règlement de Dublin, le système d’information Schengen, le système d’information sur les visas et Eurodac. En outre, la mission des institutions européennes telles qu’Europol et Eurojust, ainsi que les tâches de Frontex en tant qu’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, ont été expliquées.

En conclusion, la gravité de la situation a été reconnue par tous. La migration et l’asile sont des questions de droits de l’homme et tout le monde a le droit de vivre une vie décente. La solidarité et la responsabilité étaient les notions-clés liées aux problèmes ayant trait à la migration. Outre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, la nécessité de lutter contre la cybercriminalité et de sécuriser l’Internet a été reconnue comme l’un des plus grands défis des services de sécurité d’aujourd’hui sur le continent européen et au-delà. L’accent a été mis sur la coopération internationale comme exigence indispensable dans la lutte contre la cybercriminalité.

Le dévouement des employés des services publics à fournir des soins aux migrants et à assurer la sécurité dans notre société a été souligné, mais d’autre part, on a estimé qu’il fallait preuve d’une certaine prudence en ce qui concerne la charge de travail excessive qui peut être créée lorsque le nombre d’employés dans les services publics ne correspond pas aux tâches qu’ils sont invités à remplir.

Considérations finales

La politique de l’Union européenne doit trouver une politique et une stratégie communes pour traiter les questions de migration et de sécurité. Le système de relocalisation a été élaboré lorsqu’un nombre massif de migrants est arrivé aux frontières extérieures de l’UE (principalement en Grèce et en Italie) et que tous les pays étaient d’accord avec ce système, mais que dans la pratique, le système n’a jamais fonctionné comme il se doit.

Nous avons reconnu que la migration et l’asile étaient des questions relatives aux droits de l’homme et souligné que les références aux questions de migration et de réfugiés figuraient dans les traités. L’article 19 de la Charte européenne des droits fondamentaux stipule que nul ne peut être renvoyé dans un État où il existe un risque que la personne concernée puisse être soumise à la torture, à des traitements inhumains ou à la peine de mort. Le Conseil de l’Europe sonne la sonnette d’alarme lorsque la question de la migration est concernée. Il souligne que la migration irrégulière n’est pas un acte criminel et que les migrants irréguliers ont des droits en vertu du droit international qui doivent être respectés. Au cours du séminaire, nous avons invité nos membres à expliquer comment ces questions étaient traitées dans leurs pays respectifs et nous avons appris que la prise en charge des migrants et de tous les services, qui y étaient liés, faisaient souvent augmenter la charge de travail, mais que cela n’était pas compensé par l’augmentation correspondante du nombre de fonctionnaires employés pour accomplir ces tâches. Le président Juncker a fait le lien entre la crise migratoire et le besoin d’investissements économiques sur le continent africain. Cela ne permettra pas d’exclure, mais de réduire le nombre de migrants désireux d’entrer dans l’Union européenne.

À la fin de notre séminaire, nous avons écouté les intervenants qui nous ont expliqué les grands défis que le terrorisme et la cybercriminalité imposaient à nos services de sécurité. Ils ont précisé que, pour gagner la lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité, un personnel hautement qualifié serait nécessaire et que la coopération internationale serait essentielle.