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L'Industrie 4.0 et son influence sur le marché du travail

Du 8 au 11 févier 2018, un séminaire portant sur « L'Industrie 4.0 et son influence sur le marché du travail », organisé par Europejski Dom Spotkań – Fundacja Nowy Staw, avec l’aide financière d’EZA et de l’Union européenne, s’est déroulé à Lublin, en Pologne. Ce séminaire faisait partie de la coordination du projet d’EZA sur «  L’impact du monde du travail numérique sur la vie des travailleurs et de leurs familles – considérations socio-éthiques ».

Quarante-huit représentants d’organisations de travailleurs en provenance d’Espagne, du Portugal, de Slovaquie, de la République tchèque, de Lituanie, de Roumanie et de Pologne ont participé au séminaire.

Les aspects les plus importants avaient une dimension pédagogique – l’illustration des différences entre les pays en termes de mise en œuvre d’industrie 4.0 ; l’échange de points de vue concernant les défis et les menaces liés à la numérisation et à l’informatisation de l’industrie – spécialement l’influence sur la situation des travailleurs ; les visites d’étude dans la recherche la plus innovante et d’unités de production, au cours desquelles les participants ont eu la chance de découvrir l’environnement de travail informatisé. Au cours du séminaire, les participants se sont concentrés sur les nombreux aspects cruciaux des changements futurs industriels et sur le marché du travail – prenant en considération non seulement la dimension éthique et sociale, mais également pratique. Leurs considérations concernaient les droits à l’emploi, la législation et également la possibilité de la réforme de l’éducation supérieure et de la formation professionnelle. Le contenu de la réunion ciblait les recommandations de préparation pour le comité d’EZA.

Le déroulement du séminaire était crucial pour les changements qui surviennent actuellement sur le marché du travail. Conformément à toutes les prévisions et à toutes les attentes, la révolution d’industrie 4.0 provoquera la création de professions totalement nouvelles, évinçant les ressources humaines des postes de travail qui seront remplacées par des systèmes de production automatisés. Ce processus a déjà lieu et peut aboutir à l’exclusion numérique, à de nouvelles demandes en termes de compétences professionnelles et au changement des règles et de l’environnement de travail. L’obligation des travailleurs, des organisations, des représentants du monde de la science et de la politique est de s’adapter aux changements en cours, de tenir compte des aspects éthiques et légaux d’industrie 4.0, de co-créer un marché du travail inclusif et de former la société. Ici naît le besoin de dialogue social, de formation mutuelle et de débat sur une approche commune des défis futurs.

Les sujets principalement discutés étaient les différences entre les différents pays dans la mise en œuvre d’industrie 4.0, les aspects culturels, l’éthique des ressources quant aux changements futurs et à l’automatisation de l’industrie ainsi que le besoin de changements légaux dans le code du travail et le besoin de dialogue social avec les politiciens, les travailleurs et les employeurs. L’autre sujet important discuté était l’éducation supérieure, la formation professionnelle et l’éducation sociale. Les participants ont soulevé la question de la stratification sociale entre les travailleurs et les bénéficiaires de la mise en œuvre d’industrie 4.0.

Résultats du séminaire

La première proposition est le besoin d’éliminer les effets sociaux négatifs de la mise en œuvre d’industrie 4.0. Ces résultats sont l’exclusion numérique des personnes plus âgées ne pouvant pas suivre le développement des technologies modernes  et des personnes retirées n’utilisant pas les technologies modernes et n’ayant pas accès à Internet et aux compétences numériques de base. Elles ont également de moindres chances d’être employées dans un environnement de travail moderne.

La seconde proposition est la nécessité de préparer les travailleurs au changement des conditions de travail et à l’automatisation de la production en cours. Cela forcera les travailleurs à acquérir totalement de nouvelles compétences liées au travail en travaillant et en gérant la production automatisée. Le point crucial de cette question est le changement de l’approche des normes de sécurité et de travail. Nous devons penser au changement du poids des expériences de chaque travailleur – facteurs de stress, contrôle, sens de la sécurité, confiance dans le logiciel et les outils de production.

La troisième proposition est la promotion multidimensionnelle de l’enseignement. Cela concerne le niveau d’enseignement supérieur devant enseigner des connaissances numériques avancées et la capacité d’utiliser et de créer un réseau de choses et d’industrie automatique. Le niveau de formation professionnelle est aussi important et il devrait contribuer au recyclage des travailleurs dont les professions ont été évincées du marché. Finalement, cela concerne également l’éducation sociale, spécialement quand il s’agit de problèmes d’exclusion numériques ou de précariat.

La quatrième proposition est la nécessité de créer une nouvelle manière de comprendre les droits à l’emploi, de créer un nouvel outil permettant un dialogue social ouvert auquel participeraient les syndicalistes, les communautés de travailleurs, les employeurs, les représentants du monde des affaires, de l’éducation et de la politique. Il est crucial de redéfinir les conditions d’emploi à cause des phénomènes tels que les offres d’emploi flexible, le travail numérique et à distance, l’effacement de la frontière entre le domicile et le travail, le cas du travail indépendant et les autres formes d’emploi atypiques ne permettant pas aux travailleurs d’exercer leurs droits à l’emploi.

L’avantage le plus important pour les participants est le fait qu’ils aient pu découvrir les problèmes liés à a mise en œuvre d’industrie 4.0 et travailler également ensemble sur des solutions potentielles et les bonnes pratiques du marché du travail. Un enseignement mutuel de ce genre et l’identification des défis principaux et des menaces qui sont en face de la société permettront aux représentants syndicaux d’aborder avec succès toutes les questions données. Cela contribuera à promouvoir le dialogue social et inclura les bénéficiaires d’industrie 4.0 dans ces conversations et ces négociations visant à aboutir à un outil de législation commun sous forme de code de loi moderne. Afin d’archiver ce but, nous avons créé une brève publication promouvant les propositions concernant le rôle du travailleur dans l’industrie.