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Libre circulation des travailleurs et systèmes de sécurité sociale justes : l'équilibre entre les intérêts des travailleurs mobiles et les travailleurs du pays d'accueil pour un marché du travail équitable

Dumping social : Présentation de la situation actuelle dans la région

Le piler européen des droits sociaux – défis et opportunités

Le vice-président du syndicat lituanien de la jeunesse « Solidarumas », M. Jonas Kryžanauskas, a exprimé son opinion que le pilier européen des droits sociaux était un bon point de démarrage pour discuter des problèmes tels que le chômage élevé des jeunes, l’instabilité économique, la numérisation, les emplois précaires entraînant l’instabilité sociale et économique. Mais le pilier européen des droits sociaux ne résoudra pas tous les problèmes par lui-même. Il y a une grande diversité au sein de l’Europe, causant, de nos jours, plus de problèmes qu’elle ne les résout. M. Grega Malec du Ministère du travail, de la famille et des affaires sociales a souligné l’importance de la libre circulation des services pour les entreprises slovènes. Les années précédentes, on a abusé de cette liberté parce que les employeurs n’avaient pas fait l’objet d’une double vérification. Certains employeurs ont même supprimé la sécurité sociale des travailleurs au cours de leur période de détachement à l’étranger, ou bien ils n’ont pas perçu de salaire pour cette période. En réponse à cet abus, la Slovénie a adopté la loi sur l’implémentation transfrontalière qui contient un nombre de garanties visant à prévenir l’exploitation des travailleurs. Iva Dimic, députée et membre de la Commission parlementaire pour les affaires sociales souligne l’importance d’un consensus entre les travailleurs et les employeurs Selon elle, le problème majeur en Slovénie, c’est le vieillissement de la population et par conséquent le vieillissement de la main-d’œuvre. L’État est donc économiquement plus faible s’il ne peut pas fournir suffisamment de jeunes pour travailler. M. Jakob Počivavšek, président du syndicat PERGAM, a souligné qu’il était important de ne pas considérer le pilier séparément de la situation actuelle dans l’Union européenne. L’Union européenne s’éloigne de l’Agenda 2020 et les accords arrivent trop tard. Le dialogue social est crucial, mais il ne devrait pas être laissé seulement au niveau de l’UE, mais il devrait jouer un rôle actif à tous les niveaux. Selon lui, il est nécessaire d’investir dans le développement des ressources humaines et nous ne devrions pas réduire l’importance de l’enseignement supérieur. Les syndicats en Slovénie sont davantage concernés par la relation entre la sécurité et la flexibilité dans les diverses formes de travail (heures supplémentaires, travail indépendant, ...).

La Slovénie et la Croatie Étude de cas : Les communautés locales et le partage des bonnes pratiques

Les maires des deux municipalités, M. Mikolič (Rogatec, Slovénie) et M Jutriša (Hum na Sutli, Croatie), ont présenté la situation concernant les travailleurs migrants. Ils comparent tous les deux la période avant et après que la Croatie ait rejoint l’UE. Nous avons supposé qu’il y avait un vaste flux migratoire de la Croatie vers la Slovénie. Or, en réalité cela n’est pas le cas. À l’époque où les deux municipalités faisaient partie de l’État commun, la Yougoslavie, de plus en plus de travailleurs migraient tous les jours du côté slovène vers une grande verrerie croate (emballage en verre). Après l’indépendance, cette tendance s’est lentement arrêtée et depuis lors, il n’y a pas eu de migration massive de la main-d’œuvre d’un pays vers l’autre. Les municipalités et par conséquent, leurs habitants et l’économie ont toujours bien coopérer et coexistent et ont de nombreux projets de contenu et d’infrastructure transfrontaliers.

Réflexions sur les perspectives et les défis sur la révision de la directive sur le détachement des travailleurs et la proposition de lex specialis pour les travailleurs détachés dans le secteur des transports

Lawrence CAPELLE de l’UETDC a souligné que l’Union européenne avait connu une crise ces dernières années (Brexit, Trump, etc.). Selon lui, c’est le moment de parcourir de nouvelles étapes communes. Il croit que nous avons besoin d’une Europe plus forte, d’une Europe qui protège les gens. Pendant longtemps, on s’attendait à ce que l’intégration économique soit suivie automatiquement et rapidement de la péréquation des droits sociaux. Un document en cours de préparation au Parlement européen met l’accent sur un salaire égal pour un travail égal, une nouvelle validité de la législation du travail du pays invité pour les travailleurs détachés, les sous-traitants et la base juridique à étendre à la protection des droits sociaux. La directive sur le détachement des travailleurs est extrêmement importante et constitue un bon pas en avant. Il a également parlé de la création d’une Agence européenne pour l’emploi.