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La violence sur le lieu de travail : perte de respect pour les travailleurs, avec comme point d'insistance les femmes travailleuses, victimes d'agressions sur le lieu de travail. Quel rôle pour les syndicats dans la lutte contre ce problème ?

Du 25 au 27 octobre 2017, un séminaire portant sur « La violence sur le lieu de travail : perte de respect pour les travailleurs, avec comme point d'insistance les femmes travailleuses, victimes d'agressions sur le lieu de travail. Quel rôle pour les syndicats dans la lutte contre ce problème ? » et organisé par YHACM - UNASM - UIATUM (Union des syndicats autonomes indépendants de Macédoine), avec l’aide financière d’EZA et de l’Union européenne, s’est déroulé à Struga (ARYM.

L’objectif général du projet était de sensibiliser les travailleurs et les employeurs au phénomène appelé violence sur le lieu de travail, un évènement qui provoque le manque de respect des travailleurs avec un accent particulier sur les travailleuses victimes d’agression sur le lieu de travail, sa mauvaise influence sur la productivité des entreprises, la situation dans les États membres de l’UE et dans les pays de la région via l’échange d’opinions et d’expériences.

La mise en œuvre de ce projet et la recherche sur le harcèlement psychologique selon la perspective sexospécifique est une étape très importante en direction de la promotion de l’égalité des sexes, en particulier en ce qui concerne l’égalité des chances et la non-discrimination des travailleurs, spécialement des femmes sur le lieu de travail.

De plus, les organisations syndicales, qui devraient être de véritables représentants en prévoyant une protection et une sécurité appropriées sur le lieu de travail, n’ont pas accordé d’attention particulière à ces évènements.

Par conséquent, il est nécessaire de mettre en œuvre ce type de recherche pour obtenir des données empiriques initiales sur ce type de violence sur le lieu de travail Depuis plusieurs années, l’UNASM travaille sur ce problème en offrant des services d’information, en soutenant et en orientant les victimes vers les procédures institutionnelles via la ligne SOS et les conseils psychologiques et juridiques, pour que les victimes puissent reconnaître ce phénomène avec l’aide de ces organisations pour tenter de le surmonter.

Slobodan Antovski, président de l’UNASM a présenté le projet axé sur la violence sur le lieu de travail et il a mis un accent particulier sur la situation politique dans le pays rendant les choses encore plus difficiles.

Mme Sigrid Schraml, secrétaire générale d’EZA, a salué les participants et félicité les deux nouveaux observateurs d’EZA pour cette année, les deux syndicats d’Albanie. Elle a déclaré que les syndicats avaient une tâche difficile à améliorer leur mauvaise image, mais que, par conséquent, EZA s’engageait envers toutes les organisations qui s’engagent à respecter les principes de dignité des travailleurs et des travailleuses et de leurs droits. Elle a également présenté le programme d’EZA pour la prochaine période.

Levent Uslu, vice-président de MEMUR-SEN (Turquie), a parlé de la violence sur le lieu de travail et de la situation en Turquie. Uslu a parlé des problèmes qui sont plus ou moins les mêmes dans tous les pays de la région. Le problème est plus important en Turquie parce que les femmes ont été inclues relativement tard sur le marché du travail et que les petites filles n’avaient même pas le droit d’aller à l’école. En Turquie, il n’y a pas encore de lois dans ce domaine, mais MEMUE SEM a établi une Commission pour les droits des femmes. Les commissions mènent des recherches sur la base de ces problèmes pour encourager les femmes à parler de leur problème et à être davantage inclues dans les activités syndicales.

Le représentant du Ministère du travail et des affaires sociales a brièvement présenté les politiques du Gouvernement concernant la violence sur le lieu de travail et la protection que l’État offrait dans de tels cas.

Konstantin Petkovski, docteur, professeur à l’Université Ss. Cyril et Methoius ont lu leur présentation qui incluait certains aspects théoriques et quelques résultats de la recherche concernant ce problème.

Samil Karisi, vice-président de BSPSH a présenté la situation et ce problème en Albanie et les activités entreprises par les syndicats. En outre, Slavica Janokvikj, représentante de l’Union des syndicats du Monténégro  a parlé de la discrimination sur le lieu de travail et des problèmes que cela implique au Monténégro. Monténégro a détecté le problème qui est légalement réglé, mais dû au manque de fonctionnement du système, ce problème au Monténégro est résolu via les agences pour le règlement pacifique des disputes avec l’assistance d’arbitres.

Divna Zmejkovska, vice-présidente de l’UNASM a fait une présentation sur le harcèlement moral comme type particulier de violence sur le lieu de travail, les caractéristiques du harcelé et du harceleur et elle a également parlé de la ligne SOS fournissant le soutien, l’information et l’aide aux victimes harcelées. L’assistance légale et sociale fournie gratuitement par ESE a été également présentée.

On devrait prêter attention au harcèlement sur le lieu de travail. Le harcèlement devient plus visible avec l’augmentation de l’industrialisation. Les politiques mondiales ne prennent pas les personnes en considération, mais uniquement le profit. Les représentants des syndicats ont également parlé du sujet. Ce sont : Jasminka Maric de NEZAVISNOST, Serbie, Valbone Shehu de BSPK, Kosovo, Valbona Kamberi du Syndicat de la police, Kosovo, Njegosh Potezica de CATUS, Serbie, Biljana Dulovic du Syndicat indépendant de la police, Monténégro.

La représentante de l’ONG GO- Glasen Tekstilec –Shtip, Silvana Penchova a présenté une étude de cas où elle a été victime de harcèlement et sans parler de la prise de toutes les mesures conformément à la loi, elle ne sait pas si ce cas doit être résolu.

Mile Boshkov, représentant de la Confédération des entreprises de Macédoine et Rade Nenadikj, président de l’agence d’emploi partenaire temporaire ont parlé du besoin de coopération entre les partenaires sociaux et des nouvelles conventions collectives à préparer afin d’aborder ce problème.

Les représentants des pays ayant assisté au séminaire ont convenu que nous partagions les mêmes problèmes ou des problèmes similaires. Dans tous les pays, il y a plus de syndicats et moins d’affiliation. Le nombre de travailleurs est réduit et le nombre d’emplois précaires augmente ainsi que la violence sur le lieu de travail. Les codes du travail, la loi sur la protection contre la discrimination et le harcèlement psychologique sont adoptés dans plusieurs pays, mais les institutions doivent travailler pour qu’ils soient mis en œuvre. Les syndicats manquent de professionnalisme. Les normes de l’UE ne sont pas appliquées. Le média ne s’intéresse pas à ce problème parce qu’il n’est pas Indépendant.

Le travail a été interactif au séminaire et voici quelques conclusions :

  1.  Il devrait y avoir des changements radicaux dans la prise de conscience et le comportement des partenaires sociaux et des parties prenantes qui élargira l’horizon, ce qui permettra de donner des réponses relatives et acceptées aux problèmes de la façon de faire entrer dans l’histoire les formes inhumaines de comportement (esclavage, exploitation sexuelle, harcèlement moral).
  2. Mécanismes, principes et indicateurs à trouver pour un partenariat social, une conversation ouverte, courageuse et bien fondée où tous les participants parleront de l’avenir et non pas du passé.
  3. Renforcement des capacités des syndicats pour l’amélioration des compétences.
  4. L’égalité des chances et la violence sur le lieu de travail plateforme à créer.
  5. Les syndicats devraient être motivés et non opposés aux activités et ils devraient trouver un compromis dans les activités pour traiter ce problème.
  6. Le droit à l’organisation syndicale (affiliation) doit être accordé aux chômeurs, aux étudiants, aux travailleurs précaires, aux retraités et il devrait être inclus dans le code du travail dans tous les pays.
  7. Partenariat permanent, développement de stratégies pour l’amélioration du dialogue social
  8. Faire pression sur les institutions.
  9. Restaurer l’enseignement sur ce sujet et sensibiliser les travailleurs et les équipes de gestion dans les entreprises.