EZA MAGAZINE
EZA PODCAST

Changement des réalités du monde du travail : transformation des risques et des besoins sociaux

Du 26 au 27 mai 2017, une conférence internationale « Changement des réalités du monde du travail : transformation des risques et des besoins sociaux » s’est tenue à Vilnius, en Lituanie, organisée par la fédération du travail lituanienne (LDF) avec l’aide financière d’EZA et de l’Union européenne.

Plus de cinquante dirigeants syndicaux et d’organisations de travailleurs en provenance de Belgique, du Portugal, d’Espagne, de Lettonie, d’Estonie, de Pologne, d’Irlande, de Roumanie, de Chypre, de Slovaquie, de Serbie et de Lituanie ont participé à la conférence.

J. Švedienė, vice-présidente d’EZA et secrétaire générale de LDF, a souhaité au nom d’EZA, la bienvenue aux participants au séminaire. Elle a introduit l’organisation d’EZA, fourni les développements les plus récents, mis à jour l’information sur ses activités et, finalement, elle a présenté les buts et les objectifs du séminaire. Le but de la conférence était de discuter du changement de situation sur le marché du travail en tenant compte des risques et des besoins sociaux.

Objectifs :

  • sensibiliser les syndicats au pilier européen des droits sociaux,
  • identifier les forces-clés qui façonnent le monde du travail,
  • examiner les nouvelles tendances de l’emploi et les nouvelles branches professionnelles,
  • débattre du travail adapté au vieillissement,
  • analyser la situation démographique et son influence sur le marché du travail et le système de sécurité sociale,
  • partager les meilleures pratiques des différents pays européens,
  • collecter et diffuser les résultats du séminaire auprès des principales institutions.

La première partie du séminaire était consacrée à la discussion sur les nouvelles technologies et les changements majeurs sur le marché du travail. L’impact de la technologie numérique n’est pas prédéterminé. Il continuera à changer notre société et notre économie, mais ces changements se traduiront essentiellement par la manière dont les citoyens européens, les entreprises et les autorités publiques décideront de les utiliser.

La première présentation a été faite par Maarten Hermans, chercheur à HIVA, sur le thème « Participation représentative des travailleurs et processus d’innovation au niveau du lieu de travail : une analyse qualitative transnationale des pratiques syndicales ». Sa présentation était concentrée sur ces questions principales : comment les syndicats contribuent-ils aux processus d’innovation : pourquoi les syndicats essaient-ils de faire cela ? Les syndicats peuvent-ils faire cela ? Qu’est-ce qui aide/empêche les syndicats de faire cela ? Quelles sont les opportunités et quels sont les pièges pour les syndicats ? Le conférencier a souligné que l’innovation sur le lieu de travail faisait référence aux pratiques qui permettent aux travailleurs de participer au changement organisationnel, de manière à améliorer la qualité de leur vie professionnelle et de leur performance organisationnelle. Les syndicats dans les secteurs manufacturiers sont prudemment engagés dans les stratégies « d’innovation sur le lieu de travail » et « d’innovation axée sur les travailleurs ». Cela implique l’abord des sujets traditionnellement considérés comme des prérogatives de gestion, incorporant des formes d’implication des travailleurs moins familières, ou voire en conflit avec les structures syndicales, et adoptant ou révisant des concepts et des discours tels que « les pratiques de travail hautement performantes », « l’implication des travailleurs » et « la production allégée ». Les principaux résultats de la présentation sont :

  • la recherche syndicale du rôle des processus d’innovation (lieu de travail, tendance vers un « corporatisme compétitif »,
  • les syndicats peuvent avoir un impact positif sur les processus d’innovation au niveau de l’organisation,
  • le succès dépend des caractéristiques institutionnelles,
  • (WP) stratégie d’innovation à la fois potentielle et pièges pour les syndicats.

Le deuxième conférencier, Marius Vaščega, responsable de la gouvernance économique à la représentation de la Commission européenne en Lituanie, a fait la présentation sur le thème «  Le monde du travail en évolution et les défis sociaux : la réaction de l’Union européenne ? L’Europe est confrontée à d’énormes défis en vue de réduire les inégalités et l’exclusion sociale. Quatre-vingt millions de personnes sont menacées de pauvreté et quatorze millions de jeunes ne sont ni scolarisés, ni employés, ni formés.

La nature du travail et les façons, dont il est exécuté, ont changé à plusieurs reprises et tout au long de l’histoire humaine. Cependant, le rythme du changement s’est considérablement accéléré, en grande partie attribuable aux technologies numériques. Beaucoup d’emplois exercés aujourd’hui de même que les compétences les plus recherchées n’existaient pas il y a une décennie, alors que les métiers de routine sont vulnérables à l’automatisation.

La polarisation de l’emploi et la délocalisation des emplois sont intensifiées dans les économies avancées. En même temps, les innovations technologiques offrent des opportunités nouvelles et flexibles qui incluent souvent celles qui sont traditionnellement situées en marge des marchés du travail. Les responsables politiques doivent manœuvrer entre ces deux tendances : préserver le cœur de l’économie sociale de marché, tout en étant ouvert à l’innovation et au changement axé sur la technologie ayant un impact similaire sur les organisations et les individus.

Des politiques publiques bien conçues doivent suivre les changements dans le monde du travail, utilisant les données et les technologies numériques pour mieux comprendre les tendances évolutives et offrir un soutien plus ciblé aux individus. Les politiques actives du marché du travail chercheront à étayer les retombées potentielles et à s’adapter aux nouvelles réalités. Par exemple, elles faciliteront la transition de l’emploi au travail à la pige et au retour, recherchant les moyens de fournir plus de sécurité aux travailleurs de l’économie, ou déploieront de grands efforts pour fournir des compétences et des formations personnalisées qui maximisent le potentiel d’emploi.

Le conférencier a souligné les perspectives d’avenir pour la dimension sociale et Il a introduit le pilier européen pour les droits sociaux.

Irene Mandl, chercheuse à EUROFOUND, a présenté la recherche « Nouvelles formes d’emploi » et résultats de la série de séminaires de la fondation de l’année dernière « L’impact de la numérisation sur le travail : élaboration d’agendas nationaux pour une meilleure mise en œuvre des changements numériques ». Les évolutions sociétales et économiques, telles que la nécessité d’une flexibilité accrue, tant de la part des employeurs que des travailleurs, ont entraîné l’émergence de nouvelles formes d’emploi à travers l’Europe. Celles-ci ont transformé la relation directe traditionnelle entre les employeurs et les travailleurs. La conférencière a expliqué quelles étaient les nouvelles formes d’emploi, sa relation avec la numérisation, le travail mobile basé sur les TIC et elle a expliqué l’importance des technologies numériques sur le lieu du travail. Les principales conclusions ont été faites :

  • L’hétérogénéité des nouvelles formes d’emploi identifiées suggère que les discussions générales ou les recommandations politiques pour les « nouvelles formes d’emploi » sont peu utiles. Des approches plus spécifiques sont nécessaires, et celles-ci devraient être basées sur la compréhension commune de ce que sont les formes individuelles d’emploi et d’échange d’informations et d’expériences nationales et transnationales,
  • Accroître l’utilisation de nouveaux formulaires d’emploi considérés comme ayant des effets positifs sur les conditions de travail et le marché du travail, concernant le partage de travailleur, la gestion intérimaire et le partage d’emploi, des mesures doivent être prises pour sensibiliser à la fois les employeurs et les travailleurs,
  • La recherche actuelle montre que l’équilibre entre la protection des travailleurs et la nécessité de faciliter l’utilisation de ces nouvelles formes pour les employeurs est nécessaire. Cela pourrait être réalisé soit par la législation, soit par les conventions collectives.

La deuxième partie du séminaire était consacrée aux formes atypiques d’emploi et à leur rôle sur le marché du travail.

Le sujet, « Les formes d’emploi atypiques en Lituanie. Leur impact sur le marché du travail et les travailleurs », a été présenté par le Prof. dr. (HP).Boguslavas Gruževskis, directeur du Centre de recherche sociale lituanien. Le conférencier a souligné que les technologies de l’information modifiaient le concept d’emploi :

  • les lieux de travail perdent une zone spécifique et localisée, la forme locale du (télétravail),
  •  les heures de travail sont plus susceptibles d’être combinées aux besoins individuels et peuvent inclure vingt-quatre heures, indépendamment de la réglementation officielle,
  • Le travail collectif est possible pour les travailleuses à différents points géographiques.

Le conférencier a analysé les types de formes d’emploi atypiques et leur diffusion en Lituanie dans le contexte de l’Union européenne. Un accent particulier a été mis sur la sécurité des travailleurs atypiques sur le marché du travail. L’analyse a révélé que, malgré certains avantages de l’emploi atypique, les travailleurs atypiques étaient moins sécurisés sur le marché du travail que les travailleurs ayant un emploi dans les normes. Cette insécurité est déterminée par des tensions plus fréquentes dues à des situations liées au travail, une mauvaise visibilité concernant le niveau de revenu futur et les perspectives de carrière. L’analyse des données statistiques a révélé que le travail indépendant et le travail partiel étaient les formes atypiques les plus répandues en Lituanie. Une mention spéciale devrait être également donnée à deux formes atypiques d’emploi, le travail indépendant et le travail intérimaire qui ont le plus augmenté en Lituanie au cours des dernières années. Selon le conférencier, les formes atypiques d’emploi sont efficacement utiles au développement économique et social, si elles garantissent un revenu adéquat et si elles ne limitent pas les opportunités de carrière. S’il n’y a pas de représentants des intérêts des travailleurs dans l’entreprise, les formes d’emploi atypiques peuvent devenir une économie souterraine ou un outil d’exploitation des travailleurs. Toutes les formes d’emploi doivent garantir un emploi décent et des conditions de rémunération décentes !

Le sujet, « L’analyse des personnes peu intégrées sur le marché du travail. Mesures pour augmenter leur emploi » a été présenté par Inga Liubertė, cheffe du Département du marché du travail et de l’emploi au bureau de la bourse du travail.

La conférencière a présenté le portrait des personnes peu intégrées et les principales statistiques concernant l'emploi et le chômage de ces personnes. Comme l'a souligné la conférencière, les raisons, qui déterminent les possibilités d'emploi limitées pour les personnes peu intégrées, sont les suivantes : les employeurs ont souvent une attitude négative à l'égard de ces personnes; il n'y a pas beaucoup de travail, qui offre des horaires flexibles ou un travail à temps partiel (important pour les handicapés, les mères avec de jeunes enfants), concurrence intense entre les personnes à la recherche d'emplois non qualifiés, pas de compétences sociales, faible estime de soi, faible motivation, le système de prestations sociales ne les encourage pas à travailler, options de transport limitées. Inga Liubertė a également présenté les projets les plus importants qui sont mis en œuvre, aidant les personnes peu intégrées à entrer et à rester sur le marché du travail.

La troisième partie du séminaire « Augmentation des pressions démographiques sur la croissance économique » a été consacrée à l'analyse de la situation démographique en Lituanie, aux conséquences de l'émigration sur le marché du travail et à l'économie du pays. L'emploi des personnes âgées a été analysé au cours de cette session. 

Rūta Brazienė, chercheuse au Centre de recherche sociale lituanien, a présenté le sujet « Les tendances de l'emploi des personnes âgées en Lituanie. Les résultats de la recherche scientifique ». Dans sa présentation, la conférencière s'est concentrée sur les tendances démographiques en Lituanie et en Europe, les tendances de l'emploi en Lituanie et dans l'UE et les problèmes et les opportunités des travailleurs âgés sur le marché du travail.

Les conditions du marché du travail des travailleurs âgés restent plutôt favorables par rapport aux normes internationales. Le taux de chômage des travailleurs âgés (de 55 à 64 ans) s'est établi à 8,8 % au premier trimestre 2015 (seulement 1,4 point de pourcentage de plus que la moyenne de l'UE-28). De même, bien que le taux de chômage à long terme chez les travailleurs âgés de 52,7 % soit plutôt élevé, il reste inférieur de près de 10 points de pourcentage à la moyenne de l'UE-28. Plus important encore, le taux de participation des travailleurs âgés est considérablement plus élevé que la moyenne de l'UE-28, atteignant des valeurs de 64,4 % au premier trimestre de 2015.

La recherche sur l'intégration des personnes âgées au marché du travail a été réalisée par l'Institut. Les résultats de cette recherche montrent que les travailleurs âgés sont souvent victimes de préjugés et de discrimination sur le lieu de travail, en particulier en ce qui concerne la formation et le recrutement. Ici, les travailleurs âgés peuvent souvent être marginalisés, la préférence étant plutôt accordée aux jeunes travailleurs qui sont supposés rester plus longtemps au travail. Les personnes âgées peuvent difficilement trouver un emploi et sont généralement discriminées en raison de leur âge, il y a beaucoup de stéréotypes sur les travailleurs âgés. Voici quelques recommandations concernant la situation :

  • réduire les stéréotypes liés à l’âge,
  • évaluer les personnes âgées non selon leur âge, mais en fonction de leur compétence,
  • augmenter les possibilités de recyclage,
  • développer les formes flexibles d’emploi,
  • initier l’emploi partiel des personnes âgées,
  • encourager le développement des petites entreprises pour les personnes âgées,
  • créer des mécanismes attractifs pour la création de nouveaux lieux de travail pour les personnes âgées.

Afin d'atténuer les effets du vieillissement, des politiques sont nécessaires pour relever les taux de participation des travailleurs âgés et garantir que les travailleurs âgés aient la possibilité et les compétences nécessaires pour retrouver un emploi et/ou rester attachés au marché du travail.

Ako Astma, le représentant du mouvement des travailleurs en Estonie ETOK et Daniel Markovic, représentant l'organisation des travailleurs en Slovaquie NKOS, ont présenté la situation dans leurs pays. Ils ont fourni des statistiques principales concernant l'emploi dans les pays respectifs. Ils ont souligné qu'il existait un grand nombre de personnes peu intégrées sur le marché du travail: les jeunes sans formation de base, les réfugiés, les minorités et les personnes âgées. Les conférenciers ont fourni des informations sur la politique gouvernementale et le travail des ONG dans ce domaine.

Le thème, « Les défis démographiques sur le marché du travail, les économies et les systèmes de sécurité sociale », a été présenté par Dr Arūnas Pocius, chercheur du Centre de recherche sociale lituanien. Le conférencier a présenté de nombreuses statistiques concernant les tendances démographiques du pays. L'émigration de Lituanie continue d'être identifiée comme l'un des problèmes nationaux les plus urgents, posant des problèmes démographiques et de marché du travail, mais jusqu'à récemment, très peu a été fait pour arrêter cette émigration massive, pour encourager les migrants au retour. Dans son discours, il a été souligné que la Lituanie avait l'une des populations vieillissantes les plus rapides d'Europe et que la population en âge de travailler devrait considérablement diminuer, entraînant un certain nombre de conséquences économiques, sociales et sur le marché du travail. Le pays a connu d'importants flux d'émigration au cours des dernières décennies. Entre 1990 et 2014, le taux de migration net en Lituanie était, en moyenne, dépassait de plus de trois fois la moyenne de l'UE-28. Dans l'ensemble, plus d'un demi-million de personnes ont émigré de Lituanie au cours de cette période, les jeunes (de 20 à 29 ans) représentant environ un tiers du total.

Le développement socio-économique et l'émigration sont interdépendants et dans une relation de causalité réciproque. D'une part, les évolutions socio-économiques et les problèmes économiques sont parmi les principales causes de l'émigration. D'autre part, l'émigration, en particulier l'émigration de masse, comme dans le cas lituanien, influence directement et indirectement le développement social et économique actuel et futur et encourage l'émigration dans de nombreux cas. L'émigration devient une stratégie économique essentielle, une source principale de revenus pour certaines parties de la population.

L'impact économique de l'émigration n'est pas facile à évaluer sur la base des données statistiques standard. Une simple comparaison des indicateurs de développement économique et d'émigration révèle parfois des situations paradoxales, soulevant plus de questions que de réponses.

Le sujet, « La famille forte - la valeur la plus importante », a été présenté par Vytautas Salinis, le directeur de l'Institut de l'économie sociale. Le conférencier a soulevé une question : la famille est-elle toujours une valeur ? Il semble que la famille d'aujourd'hui soit devenue un sujet étrangement aliéné. D'un côté, tout le monde sait ce que c'est. Après tout, tout le monde (au moins) a une mère, un père en commun, ainsi que des sœurs et des frères, des enfants. D'autre part, si nous demandons, pourquoi avons-nous besoin d'une famille, quel rôle elle joue dans la vie de la communauté humaine, transformant la façon dont les gens se connectent, on est rarement capable de répondre. Habituellement, personne n'arrête d'y penser. Les jeunes sont vraiment éloignés de leurs parents, les grands-parents instruisent la sagesse et leurs traditions. D’autre part, les relations amoureuses, le mariage, les enfants sont toujours reconnus par la majorité comme des valeurs. Leur importance est confirmée par des recherches qui montrent que les personnes mariées vivant dans une famille harmonieuse sont plus heureuses. Par conséquent, la famille moderne reste aussi l'école de la vie sociale et spirituelle, un exemple et une incitation pour renforcer les relations psychologiques, promouvoir un dialogue intergénérationnel dans l'esprit de respect, de justice et d’amour.

Discussion en table ronde : soutien de l'Etat à la famille et aux enfants, pratique dans différents pays ? Expérience de différents pays : des participants de Chypre, de Lettonie, d'Estonie, de Lituanie, de Slovaquie, du Portugal, d'Espagne, de Roumanie et de Serbie ont fait des discours. Les représentants de chaque pays ont brièvement présenté les statistiques-clés sur la situation sociale et économique de leur pays. La plus grande attention a été consacrée aux spécificités de la politique familiale. Quelle est la politique gouvernementale en matière de soutien aux familles, quels sont les outils et les techniques les plus efficaces ?

Conclusions

En Europe, les nouvelles formes d'emploi peuvent se référer à une relation modifiée entre l'employeur et le travailleur, aux nouvelles formes d'organisation du travail (en ce qui concerne le temps et le lieu de travail ou l'utilisation des technologies modernes de l'information et de la communication), ou à une combinaison des deux. Ces nouvelles formes sont causées par des circonstances économiques, mais aussi par des changements technologiques et sociétaux. Alors que la plupart des nouvelles formes d'emploi sont encore marginales, on peut supposer que certaines d'entre elles ont le potentiel d'opérer un changement structurel complet du marché du travail.

En même temps, la révolution numérique a généré une augmentation de la demande de nouveaux emplois et de catégories professionnelles qui n'existaient même pas il y a dix ans. Ceux-ci incluent des personnes avec un quotient de haute technologie, tels que les spécialistes des big data, les gestionnaires de médias sociaux, les ingénieurs en informatique cognitive, les architectes de l'Internet des objets et les développeurs de blockchain.

Compte tenu des changements sur le lieu de travail, les gens devront de plus en plus apprendre de nouvelles compétences pour rester employables tout au long de leur vie professionnelle. Ils seront de plus en plus nombreux à changer d'employeur, d'emploi, de statut professionnel et de profession à de nombreuses reprises et à des rythmes plus rapides que jamais. Et, étant donné que les gens vivent plus longtemps, ils devront probablement travailler plus longtemps, par choix ou par nécessité. Alors que certains ont les outils et la mentalité nécessaires pour adopter cette flexibilité, tous ne sont pas dotés des compétences, des compétences et du système de soutien nécessaires pour pouvoir répondre à ces changements.

Pour ces raisons, la formation et le recyclage auront plus d'importance tout au long de la vie professionnelle. L'éducation obtenue avant la vie professionnelle devra être régulièrement « complétée ». Les transitions seront plus fréquentes et complexes, en particulier en ce qui concerne les responsabilités familiales et familiales, d'une part, et l'emploi et la formation, d'autre part. Ceux-ci devront être mieux soutenus qu'ils ne le sont aujourd’hui.

RÉSOLUTION

Plus de cinquante représentants d’organisations de travailleurs en provenance d’Espagne, du Portugal, de Serbie, de Chypre, de Slovaquie, de Roumanie, d’Estonie, de Lettonie, de Pologne, de Belgique, d’Irlande et de Lituanie ont participé à une conférence où ils

  • ont donné un aperçu de l’impact de la numérisation sur le marché du travail et les travailleurs,
  • ont eu une discussion sur les documents de la Commission européenne et les initiatives des partenaires sociaux européens,
  • ont écouté les présentations faites par le représentant de la Commission européenne en Lituanie, la Bourse du travail, l’Institut de recherche sociale lituanien, HIVA de Belgique, l’Institut d’économie sociale, Eurofound ainsi que d’autres présentations fournies par les participants à la conférence,
  1. ont pris activement part aux discussions.
  2. Les partenaires sociaux affirment que les compétences exigées par le marché du travail sont totalement différentes de nos jours. La jeune génération trouve plus facile d'acquérir les compétences requises, mais dans le cas de la génération intermédiaire et senior, les compétences sont insuffisantes. Actuellement, l'importance d'un dialogue social constructif, les négociations et les accords, la responsabilité, la morale, la solidarité et la justice sociale sont les valeurs les plus prioritaires.

Les partenaires sociaux ont décidé de :

  1. soutenir l’initiative de la Commission européenne sur « La création du pilier social européen ».

Offrir des propositions aux gouvernements nationaux :

  1. reconnaître que les systèmes d'imposition dans la majorité des pays européens ne répondent pas à la situation socio-économique actuelle et ne permettent pas aux citoyens de satisfaire à leurs besoins,
  2. encourager les gouvernements nationaux à revoir leurs systèmes d'imposition et à améliorer les mécanismes budgétaires,
  3.  augmenter les allocations du PIB pour assurer la protection sociale,
  4. améliorer les possibilités de compatibilité entre vie famille et professionnelle pour les travailleurs et développer un réseau d'institutions publiques qui fournissent des services de garde d’enfants,
  5. mettre l'accent sur la réduction de la pauvreté infantile et renforcer la situation économique de la famille. Augmenter les prestations de l'État pour les enfants, allouer davantage de fonds aux établissements d'enseignement pour qu'ils puissent fournir gratuitement de la nourriture aux élèves dans le besoin,
  6. améliorer les systèmes de rémunération du travail,
  7. combler le fossé entre le salaire minimum pour le travail et le salaire moyen dans le pays, citoyens,
  8. rapprocher le niveau minimum du coût de la vie de la réalité et le relier aux besoins les plus urgents des citoyens,
  9. allouer davantage de fonds du FSE pour renforcer les compétences des partenaires sociaux afin d’améliorer le dialogue social, 
  10. assurer une plus grande implication des partenaires sociaux dans la prise de décision et prendre en considération leurs propositions.